Geste du Coeur Radiant
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1er épisode
Déjà 3 jours que la neige tombait, et cela ne semblait pas vouloir s'arrêter. Enfin, grâce à cela les passes étaient impraticables. Ainsi les défenseurs albionnais jouissaient d'un peu de répit.
Conrad Briskhaven observait, du haut de la tour de garde, les étendues glacées en espérant apercevoir le fanion des troupes de son roi. Mais en vain, le temps s'il était un obstacle pour les hordes de Midgard, l'était aussi pour les renforts.
Depuis combien de temps n'avait-il revu la belle Salindra ?
" Voilà déjà presqu'un mois que le roi nous a envoyé dans ce trou perdu pour protéger sa frontière " les paroles du Chevalier Pierre de Beaumont étaient chargées d'animosité et de désespoir. " Et toujours pas de trace des armées de notre seigneur, je commence à penser qu'il nous a oublié. "
" Pierre, tu sais bien que c'est faux, notre roi ne peut pas nous avoir oublié, mais la guerre fait rage, et il ne peut se couper en deux. S'il nous a choisi pour tenir cette passe c'est parce qu'il savait que nous ne faillirons pas. " La voix du Chevalier Conrad Briskhaven était grave et un peu fatiguée, pourtant tout dans l'homme et son attitude montrait qu'il n'y aurait ni retraite ni rédition. " Je sais que tu souffres plus pour nos hommes et leur pauvre condition que pour toi, mais tant que tu pourras leur montrer l'exemple, ils combattront avec courage ".
" Voilà de grandes et belles paroles, Messeigneurs, mais avez-vous pensé à la population qui souffre de votre guerre sans fin ?". Si le froid était mordant, les paroles de Gaston de Harkt avaient le pouvoir de percer les plus chaudes fourrures. " J'ai en charge ce fief depuis plus de 12 ans et à aucun moment les troupes de Midgard ne me firent problème, soudain notre roi déclare cette passe comme étant stratégique, et voilà que 150 chevaliers débarquent et investissent mon château. Et comme si ce n'était pas suffisant, ils passent la frontière et tuent les patrouilles ennemies. Comment voulez-vous que les choses se déroulent autrement ? "
Le regard chargé de haine, Pierre et Conrad dégainent prestement leur épée imités en ce sens par le Comte Gaston de Harkt, tandis que son garde du corps Thorvald brandit lentement sa hache à double tranchant.
" Cessez immédiatement " la voix est tonnante, " Rengainez vos armes, par les saintes écritures, n'avez-vous donc aucune cervelle, est-ce la voix d'un perfide Kobold qui vous dicte vos actes ", démentant en partie ses paroles, le révérend Robert Greybeard se plaça entre les protagonistes brandissant une lourde masse cloutée.
" J'en ai assez de vos mesquineries, Comte, je vous rappelle que les paysans que vous dites si affligés par notre présence, n'ont jamais manifesté la moindre hostilité à l'égard des chevaliers, bien au contraire. J'aime d'ailleurs à penser que ces histoires sur la vente de vierges de l'autre côté de la frontière à ces porcs de vikings ne sont que rumeurs…. Et que bien sur les dizaines de chariots de peaux que nous avons trouvés dans vos caves ne sont que le résultat de la qualité exceptionnelle de vos chasseurs. "
Lentement les lames rentrent dans leur fourreau, seul Thorvald le garde du corps Viking semble traîner un peu la patte, mais finalement sa hache reprend une position moins agressive, bien que ces yeux ne quittent plus maintenant l'homme d'église.
Et le révérend poursuit. " Quant à vous chevalier, je vous demanderai encore plus de vigilance, bien que démesurées, les paroles du comte ne sont pas sans fondement. La population souffre également de cet hivers long et sévère, vous devriez emmener vos hommes pour une chasse. La viande que vous ramènerez fera plaisir au peuple et vos hommes trouveront là aussi un exécutoire plus sain à l'ennui que de trousser les jupes des paysannes "
" Je vous prêterais Thorvald, jeune Chevalier, c'est le meilleur chasseur de mon fief ", les paroles du comte contrastent étrangement avec celles qu'il vient de proférer quelques instants auparavant.
"Je n'…. " commence Pierre prestement interrompu par Conrad, " Mais certainement Comte, avec plaisir ". Pierre regarde avec surprise Conrad, puis soulève les épaules dans un geste d'impuissance pour se tourner finalement vers les plaines enneigées.
" Voilà qui est mieux, je sais que les puissances supérieures vont nous entendre et faire cesser cette neige. " les paroles du révérend résonnèrent encore quelques instants alors que le Comte et son garde quittaient les lieux en sa compagnie.
" Je suis désolé Pierre, il fallait que nous acceptions, nous avons déjà assez forte affaire avec les trolls, un ennemi dans nos murs ne nous aurait été d'aucune aide. " dit d'une voie sombre Conrad.
" Ennemi, il l'est depuis notre arrivée, alors un peu moins un peu plus. Je suis sur que le roi le destituera quand nous lui révéleront ses malversations, et je suis sur qu'il le sait. " répliqua Pierre.
" Peut-être, mais ce n'est pas à nous de le juger… "
" Une dernière chose Conrad, je n'irai pas à cette chasse, je resterai ici pour monter la garde, non, n'essaie pas de me faire changer d'avis, de toute façon tu sais qu'il faut que l'un d'entre nous reste ici pour organiser la garnison " Sur ce le Chevalier quitta le haut de la tour laissant seul à ses pensées le jeune Conrad.
Et si Pierre avait raison, cela expliquerait peut-être pourquoi ils subissaient de si nombreux revers. Il fallait qu'il tienne à l'œil ce Thorvald, le Comte était rustre et lâche, mais il ne pouvait avoir trahis, par contre, ce viking converti….
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2ème épisode
" Encerclez-le, ne lui laissez pas le temps de trouver une brèche…. ", en même temps qu'il criait ses paroles, Conrad mettait pied à terre.
Son écuyer arriva bien vite et lui tendit un épieu qu'il saisit d'une main ferme. Il croisa enfin le regard de l'ennemi et s'approcha lentement, la poursuite était terminée. Il fixa son regard dans celui de la bête, essayant de lire et de comprendre ce qu'elle allait faire. Ses hommes et lui-même avait traqué le sanglier pendant près de 2 heures et tous étaient fourbus. Tous attendaient avec impatience ce moment où le chasseur peut enfin recevoir la récompense de sa traque.
" Laissez-le, c'est entre lui et moi ", Conrad continuait son approche lente, presque imperceptible, le bois semblait silencieux, on ne percevait plus que la respiration longue et sifflante de l'animal. Maintenant à 5 pas, Conrad planta solidement l'épieu dans la terre et leva la main d'un signe d'assentiment. Les traqueurs qui entouraient la bête frappèrent presque simultanément leur bouclier avec leur arme. Pour le sanglier, l'heure du dernier combat avait sonné. Encerclé de toute part, il chercha un instant la fuite vers les traqueurs, mais ceux-ci étaient nombreux et leurs rangs serrés. Finalement la seule voie menait vers cet homme seul, au milieu de la sente. L'hésitation fut brève, il abaissa ses défenses et déchira la terre devant lui avant de s'élancer vers son ultime combat.
Conrad abaissa l'épieu au moment ou le sanglier fonçait vers lui. Il affirma ses deux mains autour de l'arme se préparant au choc. Et celui-ci arriva enfin, l'épieu pénétra les chairs de l'animal transperçant l'épaule de part en part. Mais la force de l'impact était des plus grande et Conrad lâcha l'arme. Pendant un instant, il pensa pouvoir reprendre son équilibre mais ce fut peine perdue, il heurta la sol durement. Comme dans un rêve, il tenta de se remettre debout, tout en dégainant son épée. Un craquement sinistre le ramena partiellement à la réalité, il était à genou son arme à moitié sortie du fourreau et devant lui à moins de trois pas le sanglier venait de briser l'épieu. La mort était inscrite dans ses yeux, la blessure serrait fatale, mais une autre lueur y brillait aussi, celle de la fureur, il ne voulait pas partir seul dans l'au-delà. Conrad luttait pour reprendre ses sens, mais alors qu'il venait juste de se relever, le bruit des sabots de l'animal lui annonça qu'il venait peut-être de mener son dernier combat. Conrad fit face et brandit son épée, ses pensées défilaient à une vitesse ahurissante, Salindra, son roi, sa famille….
La hache décrivit un dernier arc de cercle et vint se ficher dans le crâne de l'animal, l'impact violent fit résonner les bois du son de la bûche que l'on fend. Les pattes du sanglier plièrent et le corps s'affaissa. Continuant sur son aire, il vint toucher Conrad qui s'écroula à son tour perdant connaissance.
" Seigneur,….Seigneur…. ", des flocons de neiges fondait lentement sur le visage de Conrad. Il les voyait tournoyer dans les cimes des arbres.
" Il reprend connaissance ", son écuyer se tenait près de lui et parlait avec ses hommes. Il se redressa, prenant appui sur une masse poisseuse. En approchant ses mains, il vit le sang, ce n'était pas le sien mais bien celui du gibier.
" Ca va,… Ca va très bien, laissez-moi, je suis assez fort pour me lever seul ", il prononça ses paroles autant pour rassurer ses hommes que pour se rassurer lui même. Ensuite il se mit débout en s'appuyant sur sa lame. Il put ainsi contempler le spectacle de cette bête maintenant morte, elle devait faire dans les 400 ou 500 livres, pas étonnant qu'elle ait brisé l'épieu. Pendant que les ../images repassaient devant ses yeux, le grand guerrier nordique s'approcha de l'animal pour extirper sa hache du crâne maintenant fendu.
" Dépecez-le et chargez-le sur les mules, avec les 2 daims, je crois que nous en avons assez fait pour aujourd'hui ", tout en parlant, il s'approcha de Thorvald, retira son gant et lui tendit la main. Le viking dévisagea un instant l'homme et ne voyant rien d'autre que de la reconnaissance prit dans la sienne la main tendue.
" Thorvald… Je vous remercie, sans vous qui sait, si je ne serai pas…. " La poignée de main dura plus longtemps que d'habitude. Finalement l'homme du Nord y mit fin et s'éloigna vers son cheval sans un mot.
Les chariots chargés, le chevalier Briskhaven et ses hommes prirent le chemin du retour. La neige avait recommencé, la brève accalmie souhaitée par le Père Greybeard était déjà terminée.
L'esprit de Conrad étaient encombrés de pensées divergentes. Hier encore, il aurait cru que ce Thorvald l'aurait assassiné sans pitié dans son sommeil, et là d'un coups voilà qu'il lui sauvait la vie. A aucun moment de la journée alors qu'il pistait le gibier, le viking n'avait essayé de lié amitié avec lui ou l'un de ses hommes. Et encore alors qu'il tentait de le remercier, celui-ci été parti sans mot dire. Il lui faudrait en parler avec Pierre et avec le Père, ou en tout cas demander au Comte de Harkt d'en savoir plus sur ce Thorvald.
Alors que son esprit se perdait en conjoncture, il s'aperçut que le viking s'était porté à sa hauteur, et pour la première fois depuis qu'il était à la frontière, il vit un sourire triste se dessiner sur ce visage buriné et martial.
" Hårk møel fin soeren hrald Briskhaven ", il prononça ces paroles tout en serrant l'épaule de Briskhaven, puis fit faire demi tour à sa monture, pour rejoindre l'arrière de la colonne. Peut-être qu'il avait voulu lui dire qu'ils acceptaient ses remerciements, oui peut-être...
Les tours de gardes étaient en vue, mais surtout, un nouvel étendard flottait aux cotés de ceux de Harkt et du roi. Celui du baron de Sonnersee.
" Rentrez les chariots, et amenez la viande aux cuisines ", Conrad éperonna son cheval. " Et demandez de distribuer une bonne part aux villageois ".
Qu'est que Sonnersee fait donc ici ? Ce porc puant et servile ne serait jamais venu jusque dans cet endroit perdu s'il n'y avait une bonne raison.
Alors qu'il passait les grilles du château, Conrad distingua les tentes des troupes de Sonnersee, au moins 50 hommes.
C'est alors qu'il vit Pierre qui accourait vers lui….
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3ème épisode
Haletant presque, Pierre s'écria " Conrad, une dizaine de vikings ont profité de l'accalmie pour venir mener un raid, nous avons perdu 12 hommes ", et reprenant son souffle bruyamment, " Sans l'intervention du Baron et de ses hommes je ne serais… "
" Attend, … " le coupe Conrad en sautant de son cheval. " Reprend tout depuis le début, 12 hommes morts mais comment ? ". La joie de la chasse réussie venait d'être balayée d'un coup, jamais , au grand jamais, il n'aurait dû laisser seul le jeune chevalier. Il aurait dû être au côté de ses hommes…
Pierre après quelques secondes reprenait un peu plus calmement. " C'était ce matin, peu de temps après ton départ, pour ne pas laisser nos hommes totalement inactifs, je pris un détachement pour faire le tour des fermes avoisinantes en laissant le commandement au Père Greybeard. Vers midi, alors que nous reprenions le chemin du château, nous fîmes halte au point d'eau des fées ; rien ne laissait présager une attaque… "
Les chevaux étaient fatigués, et les hommes avait besoin de se délasser les jambes.
" Halte, sergent nous prenons quelques minutes de repos, abreuvez les chevaux à la mare ", Pierre descendit lentement de cheval et confiât la bride de celui-ci à son écuyer.
" Sergent, je prend les éclaireurs avec moi nous montons sur la colline pour observer les passes. ".
" Bien Messire " répondit le sergent.
" Koufir et Frassenois avec le Chevalier, nous nous occuperons de vos bêtes ".
Bientôt suivit des deux éclaireurs, le Chevalier atteint le sommet et sortit sa longue vue pour observer les passes.
En bas, les hommes riaient et se restauraient d'un morceau de viande séchée. Le froid était encore très sévère, et il avait fallu briser la glace sur la mare pour permettre aux chevaux d'y boire.
Le sergent Korben Divineright n'était pas né de la dernière pluie, voilà déjà 5 ans qu'il guerroyait au côté du Chevalier Briskhaven. Et donc, bien qu'il n'en n'ait pas reçu l'ordre, il prit avec lui l'éclaireur Oktay et s'enquit d'un point d'observation pour monter la garde. Tout ce calme, cette sérénité le mettait mal à l'aise. " C'est quand tout va bien, qu'il faut redouter le mal " lui disait souvent son oncle, et il avait probablement raison.
Assis dans son arbre, Oktay suivait des yeux la route qui menait au château, et ensuite ramenait son regard sur les pourtours du camp improvisé. Rien, non rien, pas le moindre bruit… " Sergent, il fait trop calme, il n'y pas d'animaux dans le coin, il faut….Tcchhhaaak ". La flèche avait traversé le pauvre éclaireur de part en part pour se ficher profondément dans le tronc l'empêchant de basculer dans le vide. Korben se jeta sous une souche tout en essayant de repérer le tireur. En levant la tête, il vit les yeux vitreux, sans vie de l'éclaireur.
Il lui fallait avertir ses hommes. " Alerte, une embuscade, …. ". Tout en prévenant la troupe, il continuait d'observer pour découvrir d'où le trait avait été tiré. Plus bas, il entendait le fracas d'un combat qui s'engageait. Un léger bruit, proche… des pas dans la neige fraîche et craquante attira son attention. Il se penche et distingue les pieds d'un être de petite taille, et à travers les braie la couleur bleue de la peau du Kobold. Pendant encore de longue secondes il attend guettant la présence d'un autre ennemi, mais le temps presse, ses hommes ont besoin de lui. Ne pouvant dégainer sans bruit sa lourde épée, il prend son stylet et en vérifie le tranchant sur le cuir de son gant. Ensuite, d'un bond, il se lève et se jète sur le kobold. Ce dernier, ne s'y attendait manifestement pas, une flèche encochée dans son arc, il visait la mêlée quelques mètres plus bas. Sous le choc, le petit être s'écroula, et sa gorge émit un dernier gargouillement alors que l'arme du sergent la lui perforait.
" Un de moins… " dit à mi-voix Korben tout en se relevant. Il essuya rapidement le stylet sur sa manche et le rengaina pour prendre sa fidèle lame, ce faisant, il vit le carnage, plusieurs de ses hommes gisaient dans leur sang, quelques uns combattaient encore avec rage et détermination. L'issue du combat était compromise, d'autant qu'un Shaman Troll utilisait ses sortilèges pour foudroyer les derniers défenseurs. Mais il ne serait pas dit qu'un Divineright aurait faibli au combat. Affermissant sa prise sur son Espadon, il fonça vers le shaman pour lui faire payer la mort des albionnais.
Korben lança son cri de guerre " Mon sang pour mon roi ", et se jeta dans la mêlée. Un instant surpris par cette attaque foudroyante, le Troll prit au dépourvu en perdit presque l'usage d'une jambe, mais c'était sans conter sur l'exceptionnelle endurance de ces créatures. Laissant un instant ses talents thaumaturgiques de côté, il reprit ses instincts bestiaux, et dans un cri de haine et de souffrance, il prit son marteau-lucerne et l'écrasa sur le bouclier de Korben. Le choc fut violent et le bouclier se brisa. Le sergent ne put se maintenir debout qu'avec difficulté, mais il y puisa encore plus de courage et pour contrer les cri haineux du Troll, il enfonça profondément sa lame dans l'abdomen du Thane. Mais rien ne semblait pouvoir arrêter ce monstre, d'un revers de son marteau, il frappa au menton, le coup brusque fit lâcher l'espadon au Sergent. Rapidement, il recula pour se mettre hors de portée des coups de l'animal furieux tout en en sortant son stylet. Autour de lui, les bruits du combat semblaient s'éteindre, il se tourna rapidement pour s'assurer de la survie de ses hommes, mais il n'y avait plus que des morts près de lui, seul deux paladins dos à dos continuaient à donner la réplique aux vikings. C'est à ce moment, qu'il entendit l'incantation, le thane appelait les forces de la nature, l'heure n'était plus à la victoire, il continua de reculer tout en faisant face, il mourrait peut-être mais pas dos à l'ennemi. Ses pieds entrèrent dans l'eau déjà teintée du sang de ses compagnons. L'éclair frappa et tout devint sombre, ses jambes cessèrent de lui obéirent et comme dans un rêve son corps s'écroula lentement dans la mare aux fées. Que les ancêtres accueillent dignement ce vaillant combattant.
Pierre observait les passes et son attention fut attirée par des traces fraîches dans la neige, il se retourna pour crier au sergent de placer des gardes. Un sourire s'esquissa sur son visage, ce vieux Divineright ne changerait jamais, il avait pris un homme et s'était posté à l'opposé du camp sur une petite butte. Rassuré, il ramena son attention sur les plaines enneigées pour suivre la direction des traces. A moins d'une lieue, elles se perdaient dans les bois. Il valait mieux ne pas… A cet instant retentit le cri d'alerte du sergent.
" Eclaireur, nous sommes attaqués, vite au camp " d'ici, Pierre ne voyait qu'un partie du bivouac, mais il entendait très bien les bruits du combat. Passant la petite butte qui lui cachait la vue, il arriva juste à temps pour voir que sa troupe était déjà décimée, deux paladins résistaient encore à une centaine de mètres, et le sergent Divineright était au prise avec un énorme Troll. Des bruits sur la droite attirèrent son attention. Un nain venait d'apparaître suivi de 2 vikings, auxquels il donna rapidement des ordres. Les guerriers nordiques sortirent prestement leur hache et leur bouclier pour s'avancer vers nous. Pierre dégaina sa masse et se porta à la rencontre des vikings, pendant ce temps les éclaireurs encochaient rapidement des flèches à leurs arcs. Puis tout alla très vite, les nordiques se contentèrent de parer les coups et de se protéger du mieux qu'ils purent des flèches, tout en faisant écran au nain. Soudain un grand éclair multicolore barra l'horizon et les membres des albionnais se paralysèrent. Rapidement ils furent ligotés et amenés sur un chariot qui attendait non loin de là. Ils étaient apparemment les seuls survivants. Ils furent bientôt rejoint par la dépouille d'un kobold et de 2 vikings. Si les dépouilles des albionnais pouvaient pourrir sur place, celle des combattants de Midgard leur étaient précieuses.
" ….voilà, pendant près d'une heure nous fûmes cahotés sur un chemin qui mène aux passes. " pendant que Pierre expliquait son aventure, Conrad et lui s'étaient rapprochés du donjon, et le baron s'était porté à leur rencontre.
" Et c'est là que j'interviens ", un sourire carnassier au lèvre le Baron de Sonersee tend sa main au Chevalier Briskhaven. " Nous pistions depuis ce matin le convoi qui emporta le pauvre Chevalier de Beaumont, malheureusement mes éclaireurs ne purent me prévenir à temps du drame qui se jouait à moins d'une lieue, et lorsque nous arrivâmes sur place, il était trop tard. " tout en parlant le groupe était entré dans la tour où ils furent rejoints par le comte de Harkt et le Père Greybeard.
Sonnersee reprit " Je laissais un détachement pour garder les dépouilles de vos hommes et me précipitais à la suite de ces mécréants. Après une courte demi-heure, nous avions rattrapé et même dépassé les assassins, en nombre supérieur, je décidais d'une attaque de toute part sur la colonne. En quelques minutes l'affrontement fut terminé, affaibli par le premier combat les Midgard ne purent résister à mes arbalétriers et à mes hommes d'armes ", le baron s'interrompt quelques instants pour sourires avec suffisance au Chevalier de Beaumont, " Et quel ne fut pas ma surprise en découvrant Monsieur de Beaumont et deux de ses éclaireurs ficelés à l'arrière du chariot. Voilà, nous avons abandonnés les dépouilles de ces assassins aux loups et nous avons ramenés les corps ainsi que les ex-prisonniers ", un sourire est en permanence figé sur le visage de Sonnersee. Par contre, Pierre de Beaumont semble avoir beaucoup de mal à contenir sa rage. " Baron de Sonnersee, je vous ai déjà remercié et le fait encore, mais je vous rappelle qu'il n'y a rien de risible dans cette situation. " sur ces mots Pierre se lève et s'éloigne pour se réchauffer près de l'âtre.
Pendant ce temps, Conrad semble être comme hypnotisé, la mort de ses hommes et surtout de son fidèle Divineright lui pèse sur le Cœur. " Baron, au nom du roi permettez-moi de vous remercier d'avoir fait justice aussi prestement et sauvé la vie de 3 des mes hommes. "
" Ce n'est que normal, mon bon Chevalier, c'est mon devoir de vassal que de protéger les terres de mon roi ".
La salle retombât dans un silence pesant. Ce fut le comte de Harkt qui brisa l'étau. " Puis-je me permettre de demander à mon puissant voisin et ami, ce qui justement, lui a fait traverser mes terres avec 50 hommes en armes ? ". lança-t-il sur le ton de la conversation.
Une lueur parcouru les yeux du baron, et tandis qu'il relevait lentement la tête, son sourire s'effaça quelques instants. " Mais voyons cher comte, j'obéis aux ordres du roi, n'a-t-il pas promis des renforts aux Chevaliers de Beaumont et Briskhaven, et bien me voilà, je suis les renforts " le sourire était revenu encore plus sournois et sardonique.
Ce soir là, malgré la viande qui fut servie en abondance, peu de convives avaient le cœur à rire, bien au contraire. Et même parmi la troupe, nombre d'amis étaient tombés et ce fut le cœur lourd que beaucoup allèrent se reposer.
Briskhaven décida d'aller se recueillir devant les dépouilles de ses anciens compagnons d'armes. Dans la chapelle silencieuse, il trouva le père Greybeard qui priait.
" Mon fils,.. ", commença le prêtre en se retournant. " Je viens vous accompagner mon père. ". Il s'agenouillèrent tout deux et pendant de longue minute se recueillirent en silence.
" Mon âme est lourde, mon père, je me sens coupable, coupable de n'avoir pas été à leur côté. Je me sens lâche… " une larme coulait sur la joue du chevalier. " Ressaisissez-vous Briskhaven, vous prenez-vous pour dieu, capable de changer ce qui était écrit, nous pouvons aider le destin mais pas l'écrire. " La main du prêtre se posa sur l'épaule du Chevalier " Les assassins ont payés, ils sont tous morts, le baron, même s'il ne m'est pas des plus sympathique, a rendu une justice expéditive mais en accord avec les lois de la guerre. Demain d'autres viendront, et cette fois ils s'en prendront peut-être à de pauvres villageois sans défense. C'est pourquoi, il faut que vous vous repreniez, pour que dés que possible vous réunissiez une troupe pour partir à la rencontre de ses pilleurs Midgard. "
" Vous avais raison, mon père, il faut vivre pour les vivants et non pour les morts ", un sourire triste se dessine sur les traits de Briskhaven. Et comme le répétait souvent Korben Divineright " C'est quand… " en attaquant la phrase, il rechercha le corps de son fidèle sergent mais pas de trace de celui-ci. Se pourrait-il…..
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4ème épisode
Le jour se levait sur un matin froid et brumeux, Conrad Briskhaven avait passé une nuit difficile peuplée de cauchemars. Le sommeil avait été long à venir et il aurait finalement presque préféré ne pas dormir.
Il ne lui restait guère le choix, sa conscience le torturerait encore longtemps s'il ne pouvait retrouver Korben. Même s'il était mort, on pourrait au moins lui offrir une sépulture digne d'un soldat.
Il s'approcha de l'aiguière, s'aspergea d'eau glaciale. et ne pu réprimer un frisson, au moins les brumes de la nuit commençaient à se dissiper dans son esprit. Il enfila ses vêtements et quitta la chambre pour rejoindre les cuisines.
L'odeur du pain frais avait toujours eu un effet extraordinaire sur le Père Greybeard, et mieux que le chant du coq, les doux arômes provenant des cuisines permettaient à l'homme d'église de se lever du bon pied. Beaucoup croyaient qu'il désirait dormir dans les cuisines pour être plus proches de ses hommes, pour montrer que l'église est proche du peuple, mais peu réalisaient que la raison principale était tout autre….
Conrad était parmi les perspicaces et c'est pourquoi il ne fut pas étonné de trouver le Père Greybeard déjà attablé, dégustant une miche de pain frais et un bol de lait tiède.
" Et bien mon père déjà prêt pour le départ ? " commença Briskhaven un sourire timide au lèvre. La douleur de la veille était loin d'être dissipée.
" Houm,… " répondit le père en avalant une dernière bouchée. " Mais ou allons-nous Chevalier ? "
Le visage de Briskhaven redevint sérieux. " Je veux offrir à tous nos soldats une sépulture digne. Il ne sera pas dit que j'ai abandonné l'un de mes hommes aux loups.". Le ton de Briskhaven était presque devenu agressif et il s'en rendit compte. Il n'avait aucune raison de s'en prendre à ce pauvre Greybeard. et reprit donc d'un ton plus posé. " Il me semble que c'est le minimum que je puisse faire pour Korben, il a toujours été à mes côtés, et savoir que son corps sert de repas aux charognards me révolte. "
" Avouez, Chevalier, vous gardez espoir qu'il soit vivant ? " répondit le prêtre.
Briskhaven s'assit au coté du père, et se coupa une tranche de pain. Pendant quelques secondes il ne répondit rien, semblant chercher les mots qui convenaient. " Peut-être est-il mort mon père, mais tant qu'un peu d'espoir subsistera, j'ai pour devoir de protéger mes hommes…. "
" Bien sur Chevalier, bien sur " Un long moment se passa, les deux hommes mangeant silencieusement.
" Je vais me préparer, Chevalier ", Greybeard se leva. " Loin de moi l'idée de vouloir m'immiscer dans les affaires militaires, mais je pense que vous devriez régler quelques détails sur la gestion du fort avant votre départ. Le chevalier de Beaumont est jeune et fougueux, et ses rapports avec le Comte de Harkt étaient déjà tendu, mais maintenant avec l'arrivée du Baron de Sonnersee et de sa suffisance, j'ai peur que les actes remplacent les paroles. "
" Vos paroles sont sages, Père Greybeard, et me ramènent à la réalité. Nous partirons dans 1 heures, mais avant je vais rencontrer ces gentilshommes pour leur laisser quelques instructions " Le chevalier de Briskhaven se lève à son tour et se dirige vers les appartements du Comte de Harkt.
C'est Thorvald qui introduit le chevalier dans les appartements du Comte. Ce dernier est en train de déjeuner à côté de l'âtre dans lequel les bûches crépitent.
" Bonjour Chevalier " salue le Comte " Je suis heureux de vous voir, nous devons parler de choses importantes et urgentes ".
" Bonjour Comte, moi aussi je voulais vous entretenir de quelques problèmes… " répond le chevalier.
" Mais asseyez-vous donc,… Avez-vous déjà déjeuné " l'interrompit le comte.
Briskhaven prit un siège. " Nom merci Comte, j'ai déjà pris un repas ce matin avec le père Greybeard ".
" Fort bien, comment va-t-il ? ".
" Bien, la journée d'hier fut éprouvante pour tous mais le devoir nous rappelle à l'ordre "
En se tournant vers son garde le comte reprit. " Thorvald m'a dit qu'il pensait que les Vikings que les hommes de Sonnersee ont interceptés, ne devaient pas faire partie des clans frontaliers. ". Il se retourne vers Briskhaven attendant une réaction.
" Qu'est qui peut lui faire penser cela ? " réagit vivement le chevalier. " A-t-il des amis parmi ces assassins qui l'ont renseigné ". Briskhaven regrettait déjà ses paroles prononcées trop vite.
" Non pas chevalier, non pas, Thorvald est maintenant aussi Albionnais que vous ou moi. En fait, il pense que le Clan de l'Ours n'aurait pas fait de prisonnier. Ce n'est pas dans leurs habitudes ".
Briskhaven se tourne vers Thorvald qui reste impassible à quelque pas de là. " Et vous en concluez quoi Comte ".
" Moi ? Rien, je vous informe, à vous d'en tirer les conclusions qui s'avèrent utiles " répondit Harkt. " Mais vous vouliez m'entretenir de quelques choses ".
Le cerveau du Chevalier continue d'analyser l'information que lui a fourni le comte. " Et bien, …. " Son esprit se refocalise sur les problèmes immédiats. " L'arrivée du Baron pourrait apporter quelques problèmes. Surtout qu'il semble que vous ne soyez pas en de très bons termes avec lui. "
Les yeux du comte s'étaient rempli d'une haine presque tangible. " A vrai dire, Chevalier, je soupçonne le Baron de mettre à profit cette escapade sur mes terres pour s'en emparer. Mais ne vous inquiétez pas, je ne suis pas né de la dernière pluie. J'ai placé quelques espions dans son camps et… "
" Holà comte, je vous rappelle que nous servons tous le même roi, et je ne voudrais en aucun cas que des querelles pour quelques arpents de terres mettent en danger les frontières de mon suzerain. " Briskhaven lève la main pour empêcher le comte de reprendre la parole. " Rassurez-vous, je m'en vais de ce pas tenir un discours similaire à notre bon Baron. Et j'entend bien qu'il respecte lui aussi son serment de fidélité à notre roi. "
" Bien sur Chevalier, j'espère qu'il vous écoutera avec autant de respect que moi ", c'est sur c'est parole que le Chevalier de Briskhaven quitte la chambre du Comte et croise le regard de Thorvald qui le fixe avec insistance.
Pendant le trajet vers le campement du baron, Conrad essayait de passer en revue tous ce qu'il avait appris, essayant de trouver un sens à tous cela. Ces vikings devaient certainement appartenir au Clan de l'Ours, ils avaient changé leurs habitudes ou bien reçu des ordres du haut conseil à Trondheim voilà tout. Il lui faudrait toutefois qu'il en fasse part au roi et à ses conseillers.
En passant dans la cours, il croisa le Père Robert qui préparait avec 2 éclaireurs le voyage vers le lieu de l'embuscade. En voyant le prêtre, il repensa au serment qu'il avait fait à sa douce Salindra. Ils devaient s'épouser dans quelques semaines tout au plus quelques mois, une fois de retour de cette mission. Ils avaient échangé leur vœux devant le père Greybeard, le soir du départ. Et chaque jour, il puisait dans l'amour qu'il ressentait pour la douce Sarrasine un peu plus de courage pour accomplir sa tâche. Et aujourd'hui, il avait vraiment besoin de courage.
Les tentes du Baron de Sonnersee étaient en vue.
Mais ce qu'il vit lui fit oublier son aimée et presser le pas. Le chevalier de Beaumont venait d'entrer dans la tente du Baron. En quelques foulées, il fut près de la tente, et y entra sans se faire annoncer. Le baron était attablé une bouteille de vin à la main, en train de servir le Chevalier. Le baron et Pierre sursautèrent et ne purent cacher un certain malaise.
" Conrad, je…. " commença le Chevalier de Beaumont. Le baron l'interrompit prestement " Chevalier de Brishaven, c'est un honneur de vous recevoir dans ma tente " un sourire affable aux lèvres. " Je me suis permis d'inviter le Chevalier de Beaumont à prendre un verre de vin. Je me sentais coupable de l'avoir quelque peu sous-estimé devant l'assemblée hier, et je voulais m'en excuser. "
Conrad observait la scène pendant que le Baron servait un troisième verre et le lui tendait. Pierre semblait honteux, comme un enfant pris la main dans le sac. L'orgueilleux et fougueux Chevalier acceptant des excuses, voilà qui expliquait cette mine. Il savait que Pierre jouait souvent un rôle plutôt que de laisser libre cours à son vrai caractère, mais l'éducation si stricte de son père le poussait constamment à se montrer intransigeant envers lui-même. Conrad souriait en pensant que Pierre devait maintenant redouter qu'il aille tout raconter à son Père et qu'il l'accuse de faiblesse ou pire. Jeune cheval fougueux sans cervelle pensa-t-il, enfin un peu de réflexion dans tes actes et tu crois que je vais m'y opposer. " Baron, je suis heureux que vous ayez constaté que vos paroles étaient peut-être un peu blessantes, et quant à toi Pierre, je ne peux que me féliciter de la noblesse et de la rigueur avec lesquelles tu as fait face aux événements que tu viens de vivre. "
" Je propose que nous portions un toast " Conrad prit la coupe de vin sur la table et la leva devant lui " Aux défenseurs d'Albion ". Pierre et Sonnersee prirent leur coupe et les levèrent à leur tour en proclamant " Aux défenseurs d'Albion ". L'atmosphère s'était détendue autour de la table et Briskhaven s'en félicita. Il avait peut-être jugé un peu hâtivement le Baron de Sonnersee. De toute façon, c'était maintenant bien plus facile de présenter les choses.
" Je suis content de vous rencontrer tout deux " commença Conrad. " J'avais besoin de vous entretenir au sujet de la défense du château et des éventuelles attaques vikings "
Les visages redevinrent plus grave. Conrad fit signe aux deux hommes de s'asseoir en continuant " Commençons par vous Baron ". Il tourna la tête en direction de Sonnersee. " Je viens de rencontrer le Comte de Harkt, et je crois que vous n'êtes pas dans les meilleurs termes. Je vous demanderais donc d'essayer de limiter, en dehors des missions militaires, les mouvements de vos hommes à l'enceinte de votre campement. Je vous demande ça comme un service à rendre à notre roi. Il ne sert à rien que nous nous entretuions pour laisser ensuite les vikings achever le survivant. " Le visage du baron s'était assombri quelques instants, mais rapidement le sourire qui lui collait aux lèvres revint.
" Bien sur Chevalier, je n'ai aucune intention d'interférer dans les affaires du Comte, il faut me comprendre, j'aime taquiner ce bon Harkt, il se sent si facilement menacé,… " décidément il était vraiment difficile de cerner la personnalité de ce Baron pensa Conrad.
" Mes hommes sont aux services du roi et donc aux ordres de son représentant mandaté, vous-même " termina le Baron en inclinant la tête vers Conrad.
" Eh bien, je ne vous cache pas que tout ceci m'agrée parfaitement et me rassure dans l'optique de mon départ " répondit Briskhaven.
" Partir,… mais ou vas-tu Conrad ? " dit Pierre de Beaumont.
" C'est à ce sujet que je voulais t'entretenir Pierre, le corps de Korben n'est pas parmi les morts, et tu sais qu'il est à mes côtés depuis presque 15 ans. Je ne saurais dormir tranquille tant que je ne lui aurais pas offert une tombe digne du soldat qu'il était. "
" Mais… "
" Pas de mais, tu assureras le commandement pendant mon départ, et les paroles du Baron me confortent dans cette idée. Tu es un Chevalier de valeur et je ne serais absent que tout au plus une ou deux journées. J'en profiterais certainement pour examiner les traces des vikings et faire la tournée des fermes isolées. "
Briskhaven se leva, la conversation était terminée et il avait donné ses instructions.
" Oh une dernière chose, j'emmène le Père Greybeard avec moi, j'ai l'impression que la vie dans un château ne lui est pas profitable, il a besoin d'exercice,… "
Conrad retourna au château pour rejoindre le peloton de cavalier qui l'attendait déjà. Le père Greybeard s'afférait pour le chargement du chariot de ravitaillement. Il rejoignit son écuyer et vérifia l'harnachement de son cheval.
Entre-temps Pierre le héla. " Conrad, je viens de demander à Koufir de t'accompagner, mon éclaireur a fait partie de la patrouille, il pourra mieux te guider. "
" Bonne idée Pierre, dis-lui de se presser et de nous rejoindre, nous partons.". Et levant le bras, tout en regardant si ses cavaliers étaient prêts, il s'écria " En avant, Fils d'Albion, que nos lames tranchent les ennemis du roi ". Il éperonna son palefroi et pris la direction des bois.
La neige avait cessé de tomber depuis ce matin et la patrouille de 20 cavaliers était prête à tout.
Quelque part dans les bois, un homme se relevait avec difficulté. Sa poitrine souffrait encore de l'impact de l'arme du Troll. Il s'était vu mort et le voilà maintenant couché sur des feuilles dans une caverne semble-t-il. Lentement, il tenta de se lever pour retomber à cause de la vive douleur. Ou était-il ? Prisonnier ? En tout cas, il n'avait plus d'armes, il se sentait de toute façon incapable de les brandir. La couverture qui masquait l'entrée de la caverne s'écarta pour laisser place à un homme et à une femme.
La voix grave de l'homme raisonna dans la caverne. " Sergent, je vois que vous avez repris connaissance. " Il s'assit sur le bord du lit. " Pourriez-vous répondre à quelques questions ? "
Le jeune femme, car elle était jeune, s'interposa entre les deux hommes " Mage des robes rouges crois-tu vraiment que j'ai sauvé cet homme pour que tes questions le tuent quelques heures plus tard, laisse-le au moins se reposer, il sera encore temps demain matin. " En parlant, elle avait écarté le mage de la couche et s'était approché en posant ses douces mains sur les parties douloureuses du corps de Korben. " Je vais remettre du baume, les plaies pourraient s'infecter malgré la magie, vous étiez gravement blessé, soldat. Et sans l'arrivée de Louverius vous auriez probablement péri. ".
Korben se rappelait maintenant l'homme, il était arrivé peu de temps après le départ des vikings et avait cherché parmi ses compatriotes s'il y avait des survivants. Ensuite, il s'était approché de lui et l'avait chargé sur son dos, pour le transporter durant de longues heures jusqu'ici. Avec difficulté Korben essaya de parler " Pui.. Puis-je… co.. connaître le nom… de mes … bien..faiteurs ? ".
Le mage répondit " Bien sur Sergent, nous aurions du nous présenter plus tôt, je suis Louverius des Robes Rouges, en mission pour mes maîtres d'Avalon sur les terres frontalières. Et voici, Dame Nemea, moniale de l'ordre de la vie sacrée, vous êtes dans sa retraite. "
Dame Nemea lève la tête en souriant. " Retraite où je n'aurais du rencontrer personne, Louverius. Et voilà que débarquent 2 hommes, j'espère que vous pourrez m'aider à me justifier auprès de mon ordre… "
Le mage et la moniale continuaient de s'entretenir d'un ton badin, mais déjà le sommeil avait gagné sa bataille sur le sergent Divineright.
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5ème épisode
" Mon père, je suis heureux que vous ayez accepté de m'accompagner. Bien que court, ce voyage a une trop grande tendance à m'obséder. J'espère que votre avis posé et vos conseils m'éviteront de m'engager dans des sentiers par trop ardus. "
" Allons donc Chevalier Briskhaven, vous savez aussi bien que moi que vous pouvez quand le devoir l'exige faire fit de vos problèmes personnels pour défier l'adversité. Ce n'est pas pour rien, si le roi vous a choisi pour cette mission. "
" Père Greybeard, j'aimerai parfois que les autres doutent un peu plus de moi, j'ai toujours l'impression de porter à moi seul les responsabilités en toutes choses. Je ne suis qu'un homme, bon sang, et il m'arrive aussi de douter et de me tromper. Enfin, ce qui est sur c'est que je suis fier de la confiance de mon Roi. Et que je ferai tout pour ne pas le décevoir. "
" C'est bien ce que je disais ".
Pendant quelques minutes les deux hommes observèrent en silence les vallées enneigées qui déroulaient leur blanc manteau à perte de vue.
Le chevalier brisa le silence. " Eclaireur " s'écria-t-il.
Koufir fit rapidement approcher son cheval. " Oui Messire "
" Sommes-nous encore loin du lieu de l'embuscade " s'enquit Briskhaven
" Non, messire, encore un petite demi-heure. "
" Bien, nous nous arrêterons en chemin près du ruisseau pour abreuver les chevaux " Mentalement le chevalier pensait qu'il ne pouvait être question que les animaux s'abreuvent là où ses hommes étaient tombés, dans une eau mélangée au sang des soldats. " Koufir, partez devant et assurez-vous que nous ne risquons rien "
" Bien Monseigneur ". L'éclaireur poussa sa monture et partit au trot en direction du nord.
Une dizaine de minutes plus tard, le chevalier était au bord du petit ruisseau. Il ordonna de placer des sentinelles pour une pause d'une demi-heure. Cela donnerait le temps aux hommes et aux chevaux de se restaurer.
" Chevalier ? "
" Oui, mon père "
" Que pensez-vous de l'attaque que nos hommes ont subit "
" En fait mon père, je n'avais encore guère eu le temps de l'analyser d'un point de vue stratégique, mais à première vue, j'ai du mal à comprendre ses raisons. "
" Oui, je suis arrivé à la même conclusion, 12 de vos meilleurs hommes morts, sans en tirer un intérêt direct. Pas même une attaque sur le château. "
" C'est pourquoi, j'ai organisé cette patrouille, si les vikings ont prévu une attaque, nous devrions repérer les traces de leur passage. "
" Non, Chevalier, cela n'arrivera probablement pas, reprenons les événements et vous verrez qu'il y a beaucoup trop d'incohérences. "
" Précisez votre pensée mon père "
" D'une part, il y a très peu de chance pour que l'embuscade eut été préméditée de longue date. En effet, nous avons décidé la veille de la journée de chasse et donc de votre absence. De plus, ce n'est que le matin du drame que Pierre de Beaumont a décidé de cette patrouille funeste. "
Le chevalier Briskhaven hocha la tête d'un air grave.
" Vous pourriez me rétorquer que les vikings nous observaient. Peut-être, mais de nouveau j'ai d'autres arguments. Si nous partons de l'hypothèse que les vikings nous observent, ils savent donc que vous avez quitté le château, mais aussi que Pierre le quitte, et donc qu'il ne reste plus dans celui-ci que moi-même et quelques gardes. En tout cas, ils peuvent constater la faiblesse des défenses. Ils auraient dès lors pu organiser un raid pour détruire celles-ci ou brûler nos réserves de nourritures... J'ai du mal à donner crédit à cette hypothèse. "
" Si je suis votre raisonnement, prêtre, j'ai peur qu'il m'emmène sur des pentes glissantes. Vous pensez improbable que les vikings nous observaient, et là je suis entièrement d'accord avec vous. Ils ne pouvaient en aucun cas disposer de guetteurs suffisamment près du château pour obtenir ces renseignements. Il ne fait aucun doute qu'ils voulaient un prisonnier qui connaissait la région et probablement ses défenses, ce qui expliquerait que seul Pierre et les 2 éclaireurs furent épargnés. " Le père Greybeard ouvrit la bouche pour tenter d'interrompre le chevalier mais celui-ci d'un geste de la main le ramena au silence.
" Non mon père, je ne suis pas complètement aveugle et je vois où vous désirez en arriver. Si les vikings étaient là, c'est que quelqu'un les avait renseigné. Et donc qu'il y a au château quelqu'un qui a fourni ces renseignements à l'ennemi, un traître ! "
" Oui chevalier, c'est à ça que je voulais en venir, c'est aussi pour ça que j'ai accepté de vous accompagner, pour pouvoir m'entretenir avec vous de ces affaires, à l'abris d'oreilles indiscrètes. "
" Ce que vous suggérez est grave, mon Père, très grave. J'ai peine à penser que l'un de nos hommes nous trahisse ainsi. Avez-vous des soupçons ? "
" En fait, je dois vous avouer que le Comte de Harkt m'apparaît comme un coupable idéal, surtout qu'il a l'air d'aimer les vikings. Et Sonnersee, bien que ne figurant pas dans mon cœur ne peut-être accusé, il était en effet absent le jour des faits. "
" Harkt !?, mais pourquoi ? " les pensées du Chevalier fourmillaient de questions. " Mais pourquoi son viking m'aurait-il sauvé la vie ?, c'était une occasion magnifique de se débarrasser de moi, laissant le château et mes hommes sous ses ordres. "
La mine du prêtre montrait que lui aussi avait les mêmes réticences vis-à-vis de la trahison de Harkt. " Humm… C'est une question que je me suis posée aussi, et je n'ai pas de réponse. Peut-être que la trahison vient d'un simple paysan ou d'un garde du château… "
Un cheval s'arrêta au côté des deux hommes. Koufir en descendit. " Messire, le chemin est libre, il n'y a pas la moindre trace d'ennemis. "
" Merci Koufir, Faites boire votre cheval, nous repartons dans une dizaine de minute ", l'éclaireur salua et fit quelques pas pour rejoindre le ruisseau.
Le chevalier Briskhaven était toujours perdu dans ses pensées tentant d'organiser celles-ci, de trouver un sens à tout ce qui était arrivé ces derniers jours. Il repensa aux paroles du viking alors qu'ils chevauchaient côte à côte. " Mon père, comprenez-vous la langue des vikings ? "
Greybeard était surpris par la question " Quelques mots Chevalier, pourquoi ? "
" Et bien le jour de la chasse Thorvald m'a dit quelque chose dans sa langue et ne la comprenant pas, je n'avais guère fait attention. Mais maintenant, avec ce que nous venons d'envisager, qui sait si cela n'avait pas une certaine importance. "
" Vous rappelez-vous ces paroles ? "
" Plus très bien, mais cela donnait quelques choses comme Aark mheul fin seurain erald Briskhaven , cela a-t-il une quelconque signification pour vous mon père ? "
" Guère, je le crains, Hrald signifie chevalier ou quelque chose d'équivalent, mais mon savoir s'arrête là. Nous pourrions demander au chevalier Pierre de Beaumont, je crois me rappeler qu'il a étudier les langues auprès des scribes de Camelot, et moi-même j'ai aperçu des dictionnaires dans le château du comte. Mais je pense que le demander directement au comte serait dangereux tant que nous n'en savons pas plus. "
" Vous avez raison, mon père il nous… " répondit le Chevalier.
" Excusez-moi Chevalier, mon père, mes oreilles n'ont pu s'empêcher d'entendre vos paroles , et je parle assez bien le viking, peut-être puisse-je vous aider. ". l'éclaireur Koufir venait de s'approcher.
J'aimerai la prochaine fois que vos oreilles se ferment éclaireur, mais puisque vous avec entendu nos paroles, il est trot tard. Je vous demanderai simplement de garder tout ceci pour vous et de ne le communiquez à personne à moins que le père Greybeard ou moi-même vous en donnions l'ordre contraire. Est-ce bien compris ? "
" Très bien monseigneur, ma bouche est cousue " répondit prestement l'éclaireur.
" Pouvez-vous traduire ces paroles Koufir ? " demanda le père.
" Bien sur, cela signifie a peu près Vous n'aurez pas toujours cette chance, j'ai l'impression qu'il ne vous apprécie guère monseigneur "
" Koufir, gardez vos réflexions pour vous-même et n'oubliez pas que vous ne devez rien révéler. Je vous remercie de votre aide, mais je dois maintenant parler au père Greybeard. " le chevalier congédia de la main l'éclaireur qui s'éloigna en direction des autres hommes de la patrouille
Le chevalier attendit que l'éclaireur eut fait une vingtaine de mètres avant de reprendre " Mon père j'ai l'impression que je vais avoir une conversation intéressante avec le comte de Harkt et son garde du corps. Dès notre retour au château, allez cherchez Pierre et 2 paladins, nous nous rendrons dans l'heure aux appartements du Comte. "
" Certainement Chevalier, mais je vous demanderais d'y réfléchir encore un peu, il y a encore trop de zones sombres dans cette histoire. Il serait désastreux de trop précipiter les choses. Laissez-vous le temps de la réflexion. J'ai l'impression qu'ils nous manquent encore de nombreux éléments. "
" Vous avez peut-être raison Père Greybeard, mais jusqu'à nouvel ordre nous ferons comme je viens de vous le dire ".
" Bien Chevalier " répondit l'ecclésiastique
" Il est temps de se remettre en route "dit Briskhaven, et se tournant vers ses hommes " Nous repartons, reformez la colonne ".
A quelques kilomètres de là, le sergent Divineright finissait de répondre aux questions du mage Louverius.
" Voilà, mage, c'est tout ce dont je me souviens… " Sa phrase terminée, Korben bu une longue rasade d'eau fraîche.
Louverius semblait absorbé dans ses pensées.
Korben s'étonnait toujours quant à lui de la vitesse à laquelle ses blessures avaient disparus, la jeune moniale était douée pour les soins. Et elle était jolie pensa-t-il, ce qui ne gâchait rien. Il sourit.
" Sergent ", dit Louverius. " Comme je vous l'ai déjà dit, j'ai été envoyé ici par mes maîtres à Avalon. Ils ont été averti, grâce à une divination, que des événements dangereux pour le peuple d'Albion auraient lieu dans cette lointaine province frontalière. "
Le sergent se tourna vers Louverius. " Puisse-je s'avoir pourquoi vous êtes seul, et non pas avec une unité mieux armée ? Vos maîtres auraient du tout au moins prévenir notre roi qui aurait ainsi pu prendre les mesures qui s'imposaient "
" A vrai dire, les visions de nos devins ne sont pas toujours fiables, et nous nous devons de d'abord mener une enquête avant d'en prévenir des autorités supérieures. "
" Mage, je n'aime guère les arcanes, et me fie bien plus à mon épée qu'à vos tours de passe-passe pour assurer la défense d'Albion "
" Sergent, je voudrais vous rappelez que sans un faiseur de passe-passe, vous seriez en train de servir de repas aux corbeaux "
" Et moi mage, puis-je vous rappeler qu'une dizaine d'homme sont morts parce que vos devins ont des visions parfois peu fiables "
" Cessez, Cessez immédiatement " s'écria Nemea " Tout cela est fait et le passé ne peut être défait, alors maintenant oeuvrez pour le futur et pour ceux qui sont toujours en vie. Ce n'est pas en vous disputant que vous découvrirez ce qui menace cette province "
Les deux hommes levèrent des yeux ébahis vers la moniale. Puis se regardèrent, ils y virent tout d'eux un peu de honte et le sentiment de n'avoir pas su faire leur devoir. Le mage regrettant d'être arrivé trop tard et le sergent de n'avoir pu protéger ses hommes. La colère avait disparu.
" Je suis désole sergent, je pense que vous n'avez pas tord, nous devrions revoir la manière dont nous traitons ces visions. Nous sommes devenus trop détachés du peuple et de ses problèmes quotidiens. Nous vivons un peu trop dans notre monde sans nous préoccuper de la vie des autres ".
" Moi aussi Louverius, je suis désolé, je n'avais pas à vous dire de telles choses, je sais que nous travaillons dans le même camp et que vous faites votre maximum pour la cause d'Albion. Je n'aurais jamais du oublier cela. "
Un silence honteux s'établit dans la caverne. Nemea brisa le malaise en posant une question.
" Ne serait-il pas temps de ramener le Sergent Briskhaven, jusqu'au château du comte de Harkt ? "
Louverius répondit " Non, je ne crois pas que ce soit une bonne idée dans l'immédiat, j'ai suivi hier les traces des vikings pour découvrir qu'ils avaient à leur tour été victime d'une embuscade. "
Le sergent releva la tête, un sourire s'y dessinait. " Sont-ils tous morts ? "
" Oui, tous, ceci à du être perpétré par les nôtres, et je dis perpétré car si plusieurs d'entre eux semblent avoir succombés aux blessures d'un combat, quatre ont été proprement égorgés comme des porcs, les mains liées dans le dos et pendus par les pieds. " le visage de Louverius éprouvait encore le dégoût qu'il avait du ressentir quand il avait découvert cette scène. " J'ai libéré ces malheureux, mais je ne pouvais seul les enterrer, j'ai du les laisser aux loups. Paix à leur âme "
" J'ai peine à penser que nous ayons pu égorger de cette manière même le pire des vikings, de plus il n'est pas dans leur habitude de se rendre,… comment êtes-vous sur que ce ne sont pas des brigands ou autres coupes-gorges qui leur sont tombés sur le dos ? "
" En remontant les traces, j'ai découvert qu'une troupe de plusieurs dizaine d'homme m'avait suivi sur les lieux de votre embuscade, ils ont ramassé les corps et les ont semble-t-il chargés pour les transporter. Une colonne est repartie en direction du château du comte de Harkt et l'autre à poursuivi les vikings. Vous devinez le reste… "
" Nos hommes ne peuvent avoir atteint si rapidement les lieux, le Chevalier Briskhaven ne devrait être rentré au château qu'en soirée, et le comte de Harkt ne dispose pas de suffisamment d'hommes. Je ne vois pas qui cela pourrait être. "
" Moi aussi je l'ignore sergent, mais surtout, j'ai détecté des choses étranges sur les lieux du drame, mais mon expérience en tant que militaire est assez limitée, c'est pourquoi, j'espère que vous pourrez m'accompagner pour vous en assurer vous-même. Ensuite, nous prendront les décisions nécessaires, et nous nous rendront au château de Harkt "
" Louverius, je suis prêt, quand partons-nous ? "
La moniale s'avança vers les deux hommes " Puis-je vous accompagner, j'ai l'impression que je vous serai plus utile à vos côtés qu'ici à me demander si vous allez rentrer "
Le sergent inclinait déjà la tête en signe d'assentiment, et Louverius de dire " D'accord, Moniale, prépares-toi nous partons à l'instant. "
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6ème épisode
" Tout se passe comme prévu, Maître ", la voix du Baron de Sonnersee, habituellement si mielleuse et moqueuse n'évoquait que respect et peur.
" Je l'espère, stupide humain, les intérêts en jeu sont trop importants pour que je puisse risquer un échec ". L'être se tenait face au Baron, irradiant le mal et la corruption. Dans la tente, l'air était presque devenu palpable, un froid intense enveloppait les humains présents.
Découvrant des dents pointues de carnassier, la créature repris. " L'ombre et la lumière, l'ombre et la lumière. Nos prophètes en sont sur. Ici dans quelques jours la lumière doit choisir un nouveau champion. Et cela ne doit pas être… Entendez-vous, cela ne doit pas être. ".
La voix profonde et terriblement macabre hypnotisait les témoins. En cœur, ils reprirent " Non Maître, il n'y aura pas de champion de la lumière...Naalh Sharr Daemon, Naalh Sharr Masterr, Naalh Shar Dominam, Liberis Naalh Sharr " La créature se redressa dominant ainsi ses sectateurs. L'aura maléfique qui l'entourait semblait encore se fortifier alors que le chant allait en s'amplifiant. Une mince pellicule de givre commençait à recouvrir tout ce qui était dans la pièce. Le grand feu central semblait ne plus produire de chaleur, ni même de lumière.
Quand les chants prirent fin, la créature n'était plus là, lentement les protagonistes de la cérémonie se levèrent pour quitter la tente et aller se mettre en place pour l'accomplissement de l'Ombre.
Seul un chariot abandonné et la présence de 2 loups, qui s'enfuirent à l'approche des humains, indiquaient encore clairement le lieu de l'embuscade.
Le sergent Korben s'approcha lentement des restes d'un Troll, son Troll. Il gisait à moitié dévoré un peu à l'écart des autres corps recouvert d'une fine couche de neige fraîche. Par respect pour cet adversaire qui l'avait défait, il le salua martialement avant de se pencher pour fouiller ses restes.
Pendant ce temps, la jeune moniale parcourait les lieux en marmonnant de vagues prières pour l'âmes de ces guerriers. Elle savait qu'ils ne vénéraient pas les même dieux mais pensaient que ses prières enlèveraient un peu de l'horreur de la scène.
Louverius quant à lui, venait de sortir quelques ingrédients des fontes de son cheval, pour finalement s'approcher du chariot en incantant un sortilège. Une aura de chaleur fit fondre la neige révélant des corps atrocement mutilés et pour certains partiellement dévorés par les loups.
Lentement, ils entreprirent de fouiller les corps à la découverte d'indices sur l'identité précise de ces Midgard, mais également sur celles de leurs agresseurs. Ensuite, ils rassemblèrent les corps sur le chariot et Louverius lança une incantation de feu pour allumer le bûcher improvisé.
Sans se concerter, ils prirent quelques instants pour se recueillir, même les pires assassins ne méritaient pas le sort qu'ils avaient subi.
Korben repassaient dans sa tête les ../images des nombreuses batailles auxquelles il avait pris part, mais là cela dépassait de beaucoup ses souvenirs les plus noirs. D'après leurs premières constatations, ils semblaient que seuls quelques vikings aient péri lors de l'affrontement. Les autres avaient été exécutés alors qu'ils avaient les mains liées dans le dos et même pire. Mais le cours de ses pensées fut brusquement interrompu par ses sens aux aguets.
" Chut, plus un bruit, allez vous mettre à couvert " le sergent venait de s'exprimer assez brutalement comme le soldat qu'il était, se devait dans une situation dangereuse. Ses oreilles aguerries avaient perçu la respiration lourde de plusieurs chevaux. Et d'ailleurs la neige qui un moment avait couvert le martèlement des sabots ne le faisait plus qu'imparfaitement. Rapidement, il se mit à l'abri dans le fossé avec ses compagnons maudissant intérieurement sa faiblesse et son manque de bon sens lorsqu'il avait laissé allumé ce feu loin de toute civilisation amicale.
Le chevalier Briskhaven venait d'apercevoir un panache de fumée qui s'élevaient à quelques lieues. Il fit accélérer sa troupe, la source semblant venir de la direction que Koufir avait indiquée pour l'embuscade. Bien vite, le vent qui venait dans leur direction amena l'odeur de la chair brûlée ; une odeur qu'il ne pouvait ignorer de par son expérience militaire. Il se tourna vers le Père Greybeard et fit arrêter la Colonne, ce dernier s'était dressé sur ses étriers dans un effort vain pour distinguer la source de cette odeur ignoble par delà les collines.
" En position défensive, sur deux colonnes de chaque coté de la route ", lança Briskhaven. Et faisant signe à Koufir d'approcher, "Koufir prend le soldat Lirac " et contourne la colline par la gauche, place toi sur le bosquet au Sud, vous devriez bénéficier d'une vue dégagée pour utiliser vos arcs si le besoin s'en fait sentir…Je te laisse une minute d'avance. "
Koufir s'éloignait déjà suivit par Lirac, les hommes habitués aux ordres du chevalier, s'étaient mis en position et avait dégagé l'accès à leurs armes. Enfin Briskhaven et la colonne se mirent en route.
En arrivant sur les lieux, ils virent le bûcher improvisé sur lequel une douzaine de corps se consumaient, mais surtout ils virent 2 hommes et une femmes sortant d'un fossé proche. Les cavalier tirèrent leur armes pour rapidement se raviser en reconnaissant le Sergent Divineright.
" Korben,… mon ami,.. si vous saviez comme je suis content de vous retrouver en vie ", la voix du chevalier était chargée d'une émotion assez peu habituelle dans son chef. Déjà, Briskhaven était descendu de son destrier et étreignait virilement son compagnon d'armes.
Un instant surpris par les effusions du chevalier, le sergent Divineright sentit monter en lui un mélange de fierté et d'amitié contenue envers le chevalier Briskhaven.
" Chevalier Briskhaven, j'ai un moment craint de ne pas vous revoir en vie ", le deux hommes avait repris une attitude plus militaire et s'était écarté l'un de l'autre. Le père Greybeard s'était également rapproché du sergent.
" Nous sommes tous content de vous revoir en vie Korben " et le prêtre de se tourner vers le mage et la moniale, " Mais je vois que vous n'étiez pas seul… "
" Oh oui je suis désolé, je vous présente Dame Nemea de l'ordre des moniales d'Albion et voici… "
Le mage interrompit d'un geste Korben " Louverius, mage enquêteur au service d'Avalon, pour vous servir."
Le regard du chevalier passait de l'un à l'autre des compagnons, la joie de ces retrouvailles obscurcissait quelque peu ses facultés de penser.
Mais le chef reprit rapidement le dessus. " Je suis content de vous retrouver Sergent, et surtout de voir que vous avez survécu à cet effroyable massacre avec le Chevalier Pierre de Beaumont. Je suis également content que vous ayez rencontré des compagnons dignes de confiance qui ont pu vous aider . "
Le chevalier se dirigea vers les flammes. " Mais je suis triste que vous ayez détruit les corps de ces pourceaux, ils ne méritent pas le bois qui alimente ce bûcher " Et le chevalier de cracher, sa haine et son impuissance dans la perte de ses hommes obscurcissant un instant son regard.
" Chevalier, si vous permettez " dit Louverius " Je voudrais vous expliquez quelques petites choses ".
Conrad se tourna vers le mage " Il est vrai que j'aimerai entendre quelques explications sur votre présence si loin de vos douillettes académies "
" Je ne parlais pas d'expliquer ma présence, bien que je le ferais ensuite, avec plaisir, si vous le désirez, mais de préciser quelques informations sur l'état des cadavres avant votre venue ", le mage pensait intérieurement que ces soldats est décidément tous les mêmes.
" Un instant et je vous écoute, Thaumaturge " dit le chevalier. " Cavaliers… Pieds à Terre, restez en alerte, et ne vous regroupez pas tous au même endroit "
Lentement le groupe s'était approché d'un vieil arbre, duquel pendaient encore 3 cordes. Louverius se mit dos au tronc et proposa que le sergent Divineright commence par le récit de ce qu'il avait vu et vécu, ensuite le mage en repris le cours, régulièrement il redonnait la parole à Nemea ou à Divineright pour qu'il complète ou confirme ses propos. De leur côté le Chevalier Briskhaven et le père Greybeard écoutait le récit, réfrénant leur envie de poser des questions, les réservant pour la fin.
" Voilà, nos conclusions sont assez simples. Les victimes ont été torturées et traitées au delà de tous les préceptes d'humanités et de charités. Jusqu'au cœur de plusieurs Viking qui fut enlevé de leur poitrine, et ceci alors que la vie ne les avait pas encore quitté. "
" Bon dieu, je savais Sonnersee ne pas être un enfant de cœur, mais là, il dépasse les bornes ". Le père Greybeard tripotait maintenant sa masse et son symbole saint hésitant entre la prière et une absolution d'un genre assez violent. " Qui sait, ce dont sont capables de telles brutes, Chevalier . Qui sait si à l'heure actuelle, il n'a pas profité de votre absence pour attaquer le château du Conte de Harkt. Je redoute les pillages, viols et autres atrocités que ces hommes ont pu faire en votre absence… "
" Du calme Père Robert, il nous faut rester tête froide. N'est-ce pas vous qui m'enjoigniez il y a quelques heures de me calmer et de ne pas prendre de décisions par trop précipitées " Si les paroles du chevalier semblaient émaner d'un homme calme, la main crispée sur la garde de son épée contrastait grandement avec le ton de sa voix.
" Il semble que nous devions tirer plus d'une chose au clair dès notre retour au château. A commencer sur les circonstances de la libération de Pierre, il se pourrait que nous ayons là, une explication un peu plus consistante à la haine que lui inspire Sonnersee. Je ne m'explique pas encore le brusque revirement qui a suivi, et je crains qu'il ne cache des choses assez graves. Pierre est si impulsifs qu'il… Mais ceci n'est pas le plus important, en effet, nous nous écartons de notre devoir "
Le chevalier se redressa . " Notre devoir est de protéger les citoyens d'Albion, et bien qu'atroces et presque inhumain, ces crimes frappent nos ennemis. Ainsi, bien que je m'empresserai de lui en faire reproche, nous ne pouvons blâmer totalement l'attitude du Baron de Sonnersee. Il a vengé, bien que ce soit d'une façon que je réprouve, la mort de nos compagnons qui sont tombés dans l'embuscade viking. Nous ne savons toujours pas d'ou venait ces vikings ni même quels étaient leurs intentions exactes et ceci doit être notre priorité en tant que défenseur d'Albion. "
Briskhaven laissa quelques secondes se passer avant de reprendre. " Pour commencer, je suis parfaitement conscient qu'un risque existe dans le chef du baron de Sonnersee et de ses hommes, nous allons donc nous mettre immédiatement sur la route du retour. Ensuite durant le voyage, j'aimerai que notre ami Louverius m'explique exactement sa mission et qu'il précise un peu plus ce que les devins ont vu. "
Il se retourna. " Soldat,… en selle et en formation de marche. Tambour, rappelez les éclaireurs "
Le groupe regagna les chevaux et se mit rapidement en selle pour le retour. Louverius s'approcha du chevalier et lui répéta encore une fois les raisons de sa présences.
" Nos devins ont eu une vision, dans celle-ci cette région se trouvait au centre d'un possible bouleversement de l'ordre établi. Je fus envoyé en mission par mes pères de l'académie d'Avalon, pour enquêter sur les possibles signes de catastrophe présents. Les visions se révèlent parfois très différentes de la réalités, il nous faut donc avoir quelques confirmations avant que nous alertions notre roi. Il ne sert à rien de crier au feu pour quelques petites flammes "
" Quelques flammes dans du bois sec et voilà l'incendie, pris à temps les pompiers le maîtrisent, trop tard et c'est la catastrophe, de plus je trouve que vous restez bien vague sur cette vision, je suis sur que vous avez plus de renseignements " Le regard du Chevalier cherchait celui du mage qui se faisait fuyant.
" Eh bien, je vous l'ai dit, je ne tiens pas à affirmer des choses sans avoir des confirmations plus précises… "
" Louverius, ne pensez-vous pas que la mort de mes hommes et celles de ces vikings combinées à une situation difficile à nos frontières ne sont pas autant d'argument pour que vous cessiez vos petites cachotteries. Je dois reconnaître qu'Avalon a aidé la couronne à de maintes reprises, mais ma patience est à bout, depuis quelques jours je vis des événements dont je ne suis qu'un acteur impuissant, alors maintenant vous allez immédiatement me fournir les informations que vous gardez pour vous. "
La rage contenue des paroles de Briskhaven et le regard glacial qu'il offrait au mage eurent l'effet désiré .
" Chevalier, je voudrais au moins que vous teniez compte du fait que nombre des prédictions de nos devins n'ont jamais eu l'ampleur que leurs paroles semblaient laisser entrapercevoir ; mais puisque vous semblez y tenir. " Le mage reprit une profonde inspiration. " Nos devins parlent de l'avènement d'un être de lumière qui par sa naissance pourrait provoquer la chute de notre royaume. Là, où la prédiction devient contradictoire, c'est que ce même être, serait également à la source de la destruction du mal . Les deux prédictions ne font qu'une selon moi, et je pense que nous sommes face à une bifurcation dans la destinée de notre monde. Les événements futurs, peut-être même passés, feront que nous choisirons une voie plutôt qu'une autre. Bien sur, comme je vous le disais, il pourrait ici s'agir tout simplement du destin d'une personne, d'un village ou même d'un lieu, rien n'est moins sur. L'interprétation donnée est souvent sujette à caution et dépend aussi de la perception déformée que les devins ont du futur "
Le visage de Briskhaven ne laissait trahir aucune émotion, il pensait qu'il ne pouvait en être autrement, c'est comme si tout ce qui s'était passé depuis plusieurs jours eu été dans l'ordre des choses. Il sentait confusément que les paroles du mage n'était pour lui qu'une confirmation de ce qu'il savait depuis longtemps. Quelque part, enfuit au plus profond de lui même, des souvenirs depuis longtemps oubliés refaisaient surface. Sa jeunesse dans l'abbaye de Amersbury, l'absence de ses parents qu'il n'avait jamais connu, ses jeux avec des amis dont les visages restaient flous. Et surtout l'anniversaire de ses 15 ans, quand le Père supérieur de l'abbaye lui avait annoncé que le clergé avait décidé qu'il était temps pour lui de prononcer ses vœux. Cette nuit-là, il n'avait pu se résoudre à céder au sommeil réparateur, et tôt le matin, il s'était enfui, bien décidé à ne pas devenir comme ces gentils moines qu'il avait côtoyé dans sa jeunesse, sachant que la vie ne pouvait se limiter aux 4 murs d'une abbaye et qu'il y avait bien d'autres choses à vivre que de simplement se perdre dans la contemplation et la prière. En quelques sorte son destin était déjà tracé, enfin, c'est ce qu'il cru durant quelques heures, dans l'après-midi, les moines le retrouvèrent. Amené sur le champs auprès du père supérieur, il s'attendait déjà à subir une punition des plus rigoureuse ; mais le prêtre le surpris, il lui demanda d'abord de s'asseoir et ensuite s'il avait faim. Il lui fit servir ainsi un verre de lait chaud et une tranche de pain beurrée. Jamais Conrad n'avait songé que l'entrevue se passerait ainsi, c'est pourquoi s'enhardissant à la fin de son repas, il osa apostropher le père supérieur. " Père, je croyais que vous m'auriez punis pour m'être enfuit ou tout au moins que vous m'auriez adressé de lourdes réprimandes, et me voilà en train de manger à vos côtés, sans que vous m'ayez fait le moindre reproche. Je ne comprends pas ? " Le moine avait longuement regardé Conrad, une main posée sur son épaule. " Le destin d'un homme
est en ses mains et celles de dieux, pas dans celles des autres. Je savais que vous n'accepteriez pas la vie recluse que nous menons dans un monastère. Depuis le premier jour où vous êtes arrivé à l'abbaye, j'ai vu en vous une destinée qui vous porterait auprès des grands de ce royaume. Dès demain, vous rejoindrez la Retraite d'Adribard, où vous commencerez votre éducation comme paladin. " Le moine avait touché juste, Conrad avait toujours admirés ces hommes d'armes qui défendait avec ferveur Albion. " Ne soyez pas trop joyeux, Conrad, le destin vous a concocté une vie au service d'Albion, cela est certain,… mais un jour vous devrez faire des choix qui pourrait briser votre vie. Ce jour-là Conrad, vous devrez vous montrer digne de votre éducation ". Le moine s'était levé et s'éloignait vers sa chambre. Conrad s'en voulait de s'être enfui face à son devoir, le matin même et pourtant il ne pouvait s'empêcher de penser que cela faisait partie du destin d'on avait parlé le moine. " Père, je voudrais vous remercier… ". Le moine se retourna une dernière fois " Ne me remerciez pas Conrad, un jour vous nous maudirez tout les deux, vous de n'avoir accepté la prêtrise et moi de vous avoir confié à Adribard…. Oh, une dernière chose, vous partez aux vêpres " Le père sourit " Et vous ne serez pas seul… " Il quitta son bureau laissant Conrad seul.
Le lendemain, un jeune prêtre un peu enveloppé, à la mine joviale l'attendait dans le chariot " Bonjour Conrad, je suis le frère Robert Greybeard. Je viens de terminer ma prêtrise et j'ai reçu la charge d'assister le prêtre du seigneur Adribard ". Conrad ne put s'empêcher d'avoir immédiatement de la sympathie pour ce jeune clerc. " Mon nom est Conrad Briskhaven, et je veux devenir Paladin ", ces paroles étaient sorties presque machinalement de la bouche du jeune homme. " Oh, brillante carrière que voilà, jeune écuyer, j'espère que vous ferez honneur à votre nom, et que vous deviendrez l'un des protecteurs les pus réputés de notre royaume ".
Ce jour-là, Conrad et Robert ignorait encore qu'ils ne se quitteraient plus durant les 15 années qui suivirent. Robert devenant le chanoine du Chevalier Briskhaven mais aussi son ami.
Quinze ans plus tard, sans qu'il sache pourquoi, Conrad sentait que son destin était en train de s'accomplir et que la souffrance subie sous les ordres du seigneur Adribard dans sa dure éducation de paladin, n'était pas celle prédite par le Père de l'abbaye de Amersbury. Par contre, les événements qu'il vivait depuis quelques jours était peut-être ceux décrit par le prêtre.
" Eclaireur au rapport, Chevalier ", le retour de Koufir venait d'interrompre sa rêverie, il vit alors que Louverius l'observait d'un regard curieux et perçant. Le terrain avait bien changé, il avait couvert au moins 10 lieues, pas étonnant que le mage s'interroge…
" Ah Koufir, il faut nous hâter, vous allez partir en éclaireur, et vérifier que nous ne craignons rien. En cas de danger, utiliser votre corne… Restez à au moins une lieue de la colonne "
" Bien Chevalier, j'y vais de ce pas " l'éclaireur éperonna son cheval et partit au galop vers l'avant de la colonne.
Le père Greybeard approcha son cheval. " Tu m'as l'air pensif. Quelques choses de graves… "
" Non, je méditais sur les paroles de notre ami Louverius, et cela m'a amené à repenser à notre enfance. "
" Moi aussi, je n'ai pu m'empêcher de penser à notre jeunesse et.. " Le père sembla réfléchir avant de continuer. " Pourquoi n'as-tu pas interrogé Koufir, sur l'embuscade, il était l'un des prisonniers avec Pierre, non ? "
Les pensées du clerc ne correspondaient pas à ses paroles, Conrad le connaissait trop bien. Il devrait lui en reparler mais pas pour l'instant. " Juste, je n'y ai pas pensé, il est trop tard maintenant, nous l'interrogerons dès notre arrivée au château "
" Bien, Chevalier " Le père avait repris ses distances, un instant estompées dans le souvenir de leur jeunesse
Après s'être éloigné au Galop, l'éclaireur s'arrêta pour observer la colonne de cavalier le long de la route. Appuyé à sa selle, en extension sur ses étriers, il distinguait clairement le Chevalier qui s'entretenait avec le prêtre.
Des bruits de pas étouffés, derrière lui, tirèrent un sourire à Koufir. Des fourrés, 4 formes venaient de surgir, lentement elles s'approchèrent de l'éclaireur jusqu'à l'encercler. Du corps bestial de loups noir sur lequel une tète humanoïde à l'aspect démoniaque se greffait, suintait un liquide noir et malsain. Les créatures poussait de petits cris gutturaux ressemblant à un langage maléfiques.
Contre toute attente Koufir ne fit aucun mouvement, ne tentant même pas de se retourner. Seules ses lèvres s'entrouvrirent " Liberis Naalh Sharr " ces paroles l'éclaireur les avait prononcés en se délectant de chaque syllabe. " Bientôt Chevalier Briskhaven, Naalh Sharr Dominam… "
Koufir se retourna et repartit au galop vers le château du compte de Harkt suivit par 4 ombres à la silhouette trapue
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7ème épisode
Les ombres de la nuit avaient englobé le château du Comte. Et les nuages cachaient le plus souvent la lune cramoisie.
" Bonjour éclaireur " lança le garde à l'entrée.
" Bonjour Grimond, tout ce passe bien ? " lui répondit Koufir en descendant de son cheval.
" Oui, la nuit est calme, et le gel n'est pas revenu. Je pense que les beaux jours vont bientôt être là. "
L'éclaireur s'était approché du jeune garde.
Soudain, ce dernier se raidit. " N'avez-vous rien entendu, on aurait dit que quelque chose griffait la pierre. "
Tout en parlant Grimond était sorti pour observer les murailles du castel. Bien mal lui en pris. Koufir le suivait.
" Eclaireur Koufir, j'ai vu une ombre en haut de la tour nord. Gardez le sil…aaaargglll ". Son râle mourut rapidement alors que Koufir enfonçait une dague dans son poumon, l'empêchant de crier et lui enlevant la vie du même coups.
" Tu es trop curieux Grimond, je suis désolé " pensa l'éclaireur.
Koufir se tint aux aguets un moment, s'assurant que personne n'avait pu observer la scène.
" Vilni Krish ?", à ses côtés une créature venait de sortir des ombres.
" Oui, emmène le cadavre au loin et demande à l'un des tiens de prendre sa place. ".
Une seconde créature approcha du cadavre et l'observa un instant. Quelques secondes plus tard, Grimond avait repris sa place veillant à l'entrée du château.
" Chevalier de Beaumont ? Il n'est plus l'heure d'hésiter, vous savez bien que le maître ne laissera pas la faiblesse s'emparer de l'un de nous. " Le baron de Sonersee avait prononcé ces paroles en essayant d'y mettre le plus de poids qu'il put.
" Je le sais Baron, mais j'ai l'impression que les choses se dirigent vers une issue que je ne souhaite pas " Pierre de Beaumont semblait en proie à un grave problème moral.
" Il n'est plus temps de tergiverser, et le chevalier de Briskhaven va bientôt revenir. Tout se passe à merveille, et je vous assure encore une fois que la Sombre Lumière saura se montrer généreuse avec ses partisans et impitoyable pour ses adversaires " reprit le baron.
" NE ME MENACEZ PAS, BARON ! " Pierre s'était levé. " Je sais ce que je dois faire et puisqu'il en est ainsi, j'accomplirai mon destin. "
" Il n'était pas dans mes intentions de vous menacer, Chevalier. Mais n'oubliez pas que ma vie est en jeu également, le maître commencera certainement par moi, et je ne tiens pas à mourir sous ses griffes. "
Les deux hommes s'observèrent un moment en silence, seul les crépitements du feu venaient troubler ce voile. Finalement le chevalier repris la parole.
" Bon, qu'en est-il de Koufir, et des démons Krishak qui devaient nous rejoindre "
" Je l'ign... "
" Ici " Koufir venait de pénétrer dans la tente. " Bonsoir Messieurs, ne faisons pas traîner les choses, il est plus que temps "
" Le chevalier de Briskhaven ? " questionna Pierre de Beaumont.
" A environ 20 lieues, avec Greybeard et la patrouille, ainsi qu'un stupide mage d'Avalon et d'une moniale. " dit en souriant Koufir.
" J'ajoute que Divineright a échappé au piège, mais qu'heureusement pour vous, il ne se rappelle de rien de compromettant "
" Peu importe, il va l'apprendre très bientôt " ajouta Pierre de Beaumont.
" Oui, mais nous avons encore besoin de vous en tant qu'ami de Briskhaven, tout au moins jusqu'à demain " reprit le Baron.
" Bien, nous pouvons commencer les hostilités… " les paroles correspondaient au retour du sourire habituel du Baron. " Koufir, assurez-vous que la garde du château est neutralisée. Quant à vous Chevalier, vous connaissez votre tâche. ? "
" Oui, Baron, je pars sur le champs. Mais avant, un peu de mise en scène " Pierre prit du charbon de bois dans le foyer et l'écrasa dans ses mains ensuite il en mis sur son visage et ses vêtements qu'il déchira ensuite. Pour parachever le tout il s'entailla l'oreille et utilisa le sang pour compléter le déguisement. " Le temps de trouver Frassenois et nous partons à la rencontre de Briskhaven ". Le chevalier prit congé des 2 hommes.
Après quelques secondes Koufir reprit la parole. " Les démons Krishak ont pris la place des gardes de l'entrée du château. Et Pierre de Beaumont semble respecter ses engagements, tout va bien mon ami. "
Le baron avait pris un attitude soumise peu habituelle dans son chef. " Magister Koufir, le jour de l'avènement est venu, et cette nuit verra couler le sang des incultes et des mécréants. "
" Je n'en doute pas un instant… Vos hommes sont-ils prêt ? "
" Oui, ils sont rassemblé prés de l'entrée arrière du château. Plusieurs gardes du Comte ont facilement accepté de nous aider. Gaston de Harkt ne paie pas assez ses troupes à ce qu'il paraît " le baron esquissa un faible sourire.
" Bien, allons-y alors, ce soir le sang qui va couler donnera encore plus de puissance au Maître ".
" Naalh Sharr Dominam, Liberis Naalh Sharr " Les paroles s'amplifièrent, reprisent par un chœur invisible laissant un frisson d'effroi après le départ des 2 hommes
Pourtant la silhouette trapue qui sortit à leur suite, semblait ne pas ressentir la force de ces paroles impies. L'homme se dirigea rapidement vers les douves Sud, où il savait pouvoir pénétrer dans le château, sans attirer l'attention.
" Nous serons bientôt au Castel, Mon père, et vous arrêterez peut-être de vous plaindre du peu de souplesse de votre selle ? " lança Divineright qui chevauchait au côté de Tuk Greybeard.
" Je ne me pleins pas, Korben, mais il me semble que la peau dont est faites ces nouvelles selles de guerres est moins souples que celles des anciennes "
" A moins que ce ne soit celles de vos fondements qui se soient attendrie, faute d'exercices adéquats ".
" Vous blasphémez Korben…. "
Alors que Korben Divineright et Tuk Greybeard entretenaient une joute verbale amicale, le chevalier Briskhaven gardait un silence grave depuis son entretien avec Louverius, il avait hâte d'être chez le comte de Harkt et de tirer certaines choses au clair.
A quelques centaine de mètre, sur le pont menant au Val-du- Loup, le hameau le plus proche du fort du Comte, quelqu'un agitait un flambeau.
Quelques secondes plus tard, la patrouille arrivait à la hauteur de deux hommes marqués par les traces du combat.
Le chevalier Briskhaven s'approcha.
" Qui va là ? "
" Frassenois et le chevalier Pierre de Beaumont, Messire " alors que l'éclaireur répondait, Briskhaven reconnus les deux hommes. Pierre semblait blessé, sa tunique déchirée était maculée de sang et il s'appuyait avec peine sur Frassenois.
Briskhaven sauta de cheval pour se porter à leur secours. " Un clerc en tête de colonne, il y a un blessé " cria-t-il.
Frassenois transféra sa charge sur l'épaule de Briskhaven et déposa sa torche. Greybeard accourait lui aussi avec à ses côtés Dame Nemea.
" Mais qu'est-il arrivé Pierre ? " s'enquit le paladin.
" Ce n'est pas grave, juste la fatigue, ma blessure est superficielle " tout en parlant Pierre s'était appuyé plus lourdement sur Briskhaven.
Soudain, il se redressa semblant retrouver sa vitalité disparue. " Mais par contre…. " en commençant ces paroles Pierre s'était emparé de l'arme de Conrad Briskhaven et l'avait dégainée, " … il n'en sera pas de même pour tout le monde. ". Il tenait maintenant d'une main ferme l'épée, juste devant le visage de Conrad.
Le temps semblait s'être comme suspendu, et tous avait cessé de bouger et pratiquement de respirer. Dans les yeux de Briskhaven et de ses hommes, on lisait l'incrédulité,
Frassenois lui aussi semblait paniquer. " Chevalier, vous ne deviez pas, ….. rrrrrrrghhhh " L'épée avait décrit un large arc de cercle frôlant d'abord Conrad avant de terminer sa course au travers de la gorge de l'infortuné éclaireur.
Le temps repris sa course alors que Frassenois finissaient de s'écrouler. Briskhaven s'apprêtait à bondir, récupérant ses réflexes de combattant, alors qu'à l'arrière on entendait des incantation murmurées aussi bien par Louverius que par Greybeard.
Mais de nouveau, Pierre fut plus prompt, il retourna l'épée la saisissant par la lame et tendant le pommeau au paladin qui s'en saisit.
Pierre mit alors un genou à terre. " Mon frère, puisses-tu me pardonner, je t'ai trahi, et j'ai trahi nos hommes. "
Pierre de Beaumont était maintenant entouré de la troupe, et sur les visages se lisait un mélange d'incompréhension et d'irritation.
" Que veux-tu dire par là, Pierre, et pourquoi avoir frappé ce pauvre Frassenois " Tout en parlant le Chevalier s'était tourné vers Dame Nemea qui s'était agenouillée près de l'éclaireur.
" Mort ! " murmura la moniale.
" Ho ! Conrad, combien il m'est difficile de me présenter ainsi devant toi, et de demander ta clémence, il serait préférable que tu me tues immédiatement, tant mes fautes sont lourdes "
" Par la lumière Pierre, expliques-toi, je ne comprend rien à tes propos, aurais-tu perdu la raison ? "
Pierre de Beaumont baissa les yeux. " Oui en quelques sortes, j'ai passé un accord avec le Baron de Sonnersee pour lui faciliter la prise du château de Harkt "
" Quoi ! ! ! ? ? ? Mais… "
" Attends, cela n'est pas ma seule forfaiture, non seulement j'ai accordé mon aide à Sonnersee, mais j'ai également accepté d'aider son maître dans un plan pour te capturer et te livrer à lui "
" JE… je n'en crois pas un mots, tu dois être devenu fou… "
" Non Conrad, j'ai organisé l'embuscade avec Sonnersee, il y a quelques jours, avec pour objectifs de faire périr tes plus fidèles suivants. Nous avons engagés des mercenaires vikings et ensuite avec Koufir et Frassenois nous avons guidé la patrouille dans l'embuscade. J'ai vu tes hommes mourir et je ne l'ai pas aidé. Ensuite au moment de payer les vikings, nous avions prévu une petite surprise pour ces porcs. Le reste, je pense que tu le devines…. "
Le visage de Briskhaven exprimait la colère et le dégoût, et nombre des hommes qui les entouraient, murmuraient des paroles pleines de haines à l'égard de Pierre.
La main du chevalier se crispait sur la garde de son épée et son bras semblait prêt à prendre son élan.
" Chevalier Briskhaven, ne fait pas cela ", Louverius s'était approché et avait posé sa main sur le bras du chevalier.
" Laissez, Louverius, je sais me contrôler, et j'attendrais un procès pour voir ce traître pendu au gibet "
" Conrad, je ne demande pas de clémence, je sais que mes actes étaient fous et irréfléchis. Je ne mérite que la mort. Mais je voulais avant de mourir laver notre honneur pour laisser une chance au nom de ma famille de ne pas être souillé pour les siècles à venir. "
Louvérius s'était approché. " Puis-je poser une question, Chevalier Briskhaven ? "
" Faites, mage, je n'est plus le courage de parler à cet ….. ". le chevalier Briskhaven se tut. En quelques minutes, il semblait avoir vieilli de 10 ans.
" Pierre de Beaumont, Qui servez-vous et pourquoi avez-vous tué Frassenois ? "
" Je ne sers personne Mage " le chevalier de Beaumont semblait surpris de la présence de Louverius. " Quand à Frassenois, c'était également un traître, il devait m'aider à vous capturer. Profitant de la halte que vous n'auriez pas manqué de faire vu mon état, il aurait empoisonné la nourriture et les boissons de la troupe, grâce à une drogue soporifique. Une fois endormi, nous aurions supprimé les opportuns et vous aurions ramené pied et poing lié au Baron. Nous avions même prévu un plan de rechange, je devais vous raconter une histoire d'attaque des vikings aidés par Harkt et vous emmener dans un guet-apens. Mais, en te voyant Conrad, j'ai su que je ne pourrais de nouveau voir périr mes compagnons sans réagir et j'ai décidé supprimer Frassenois ".
" Hum…. Soit… Mais qui est le maître du Baron de Sonersee alors ? "
" Il sers une entité, qui se fait appeler Maître et qui se réclame de la 'Sombre Lumière "
Conrad se retourna brusquement. " Mais alors pourquoi as-tu fait cela, pour l'argent ? "
" A cause de toi Conrad, et de… Salindra. Tu n'aurais pas du me la prendre Conrad, c'est à moi qu'elle appartenait "
" Tu es complètement fou, Pierre, elle m'aime et jamais elle ne t'aurais pardonné ma mort "
" Ho non Conrad, elle ne t'aime pas, elle t'admire, toi et ton aura de héros, mais en réalité je le sais, c'est moi qu'elle aime et dès ta mort annoncée, j'aurai pu rapidement lui montrer mon amour. Je suis sur qu'elle aurait enfin compris et qu'elle se serait rapprochée de moi " La voix de Pierre tremblait.
Le chevalier de Briskhaven eut un haussement d'épaule. " Pierre, ce n'est pas en …. Et puis non, pourquoi essayer de t'expliquer. Que vais-je pouvoir faire ? "
" J'ai un plan Conrad, et en échange je ne te demande qu'une petite chose. "
" Et en plus tu as le culot de demander… enfin, crois-tu vraiment que je vais encore te faire confiance ? "
" Conrad, je ne te demande qu'une chose, je ne veux pas mourir pendu comme un traître, je ne veux pas que le nom de mes ancêtres soit souillé, je voudrais mourir une arme à la main, et le moment venu, par ta main si les ennemis n'ont pas fait le nécessaire. C'est la seule chose que je demande. Et comme plan, je te laisse seul juge. " Pierre marqua une courte pause.
" L'entrée arrière du château ne sera pas gardée, cette nuit, les hommes de Sonnersee ont dû prendre le contrôle du château et en tuer ou faire prisonnier les défenseur. Ils auront donc fort à faire. Nous pourrions nous introduire facilement dans les cuisines et de là rejoindre les quartiers du Comte. J'avais rendez-vous avec le Baron de Sonnersee, Frassenois et Koufir, pour te livrer. "
Le chevalier de Briskhaven essayait de lire dans les yeux de son ancien ami, si c'était encore un mensonge, finalement il pris une décision.
" Ce plan a au moins le mérite d'être simple, je l'accepte pour l'instant, mais pour ce qui est de ma clémence, je suis désolé Pierre, mais il n'y en aura pas, je veux que tu sois jugé. En attendant la fin de ces événements, tu resteras sous la garde du sergent Divineright "
" Chevalier Briskhaven, tout ceci doit avoir un rapport avec la vision mais je n'en suis pas entièrement certain, nous devrions prendre le temps de contacter Avalon " dit Louverius.
" Plus le temps de transiger, mage, nous partons, pour tuer des impies et des meurtriers "
" Soit, je vous rejoindrais alors, je dois lancer un sortilège pour entrer en contact avec mes pairs, cela me prendra un peu de temps "
" Nous ne vous attendrons pas Mage, mais nous ne forcerons pas l'allure non plus, j'espère vous revoir bientôt "
Alors que les cavaliers remontaient en selles, le père Greybeard entonna
" Que mes paroles t'apporte le repos "
" Que mon marteau te brise les os. "
" Que ton bouclier explose sous l'assaut. "
Et toute la troupe de reprendre.
" Ennemi, pour mourir il n'est jamais trop tôt. "
Et c'est avec ce chant de guerre que Briskhaven et ses hommes partirent au devant de leur destin
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8ème épisode
A quelque kilomètre de là, un grand viking faisait irruption dans la chambre du Comte Son visage était encore marqué par ce qu'il venait d'entendre et de voir alors qu'il était dissimulé prés de la tente du Baron de Sonnersee.
" Mon ami, ce bâtard de Sonnersee a fait tuer tes hommes "
Le Comte de Harkt s'apprêtait a passer une nuit paisible et semblait déjà tout endormi, pourtant il réagit promptement et s'empara de son épée. " Comment ? Ou est-il ? ".
" Calme-toi l'heure n'est pas au combat mais à la fuite, il a des Krishak à son service, ce sont des tueurs change-forme impitoyable. "
Déjà Thorvald s'était approché du comte et l'aidait maintenant à enfiler sa chemise de maille.
" Tu as probablement raison, hâtons-nous, Thorvald "
Ils dirigèrent leurs pas vers le passage dérobé par lequel était entré Thorvald. Le viking prit une torche et referma le passage. Les deux s'enfoncèrent dans l'étroit escalier.
" Allons-nous prévenir le Chevalier ? "
" De quoi Thorvald, nous allons le rejoindre, cela est sur, et j'espère qu'il va mettre ses hommes à mon service "
" C'est que je pense que vous n'êtes pas la véritable cible mon ami "
" Que veux-tu dire ? "
Le viking raconta brièvement la scène qu'il venait de surprendre quelques minutes auparavant entre Koufir, Pierre de Beaumont et le Baron de Sonnersee.
Entre-temps les deux hommes atteignirent la sortie et se faufilèrent en silence vers le bois proche du château.
Louverius venait d'entrer en contact avec la haute tour de magie. Il avait confirmé les soupçons des devins et insista pour que le conseil agissent immédiatement. Mais malgré une promptitude rare, les mage ne pourraient intervenir avant de longues heures.
Il remonta en selle et se dirigea à train d'enfer vers le château des Harkt.
" Pied à Terre, compagnons, laissons les chevaux ici "
A environ 1500 mètres, les tours du castel se découpaient dans la lumière lunaire. La troupe laissa les chevaux et se rapprocha par l'arrière de celui-ci.
" Stop, Père Greybeard je vous demande de nous bénir avant le combat "
Tous les hommes se rassemblèrent autour du prêtre et mirent un genou en terre. Greybeard enleva la capuche qui cachait si souvent sa tête. Et se plaça là ou un rayon de lune semblait comme divinement le toucher, ensuite il commença une prière.
" Nous tous ici, croyons en la juste cause d'Albion. Et Albion a grande confiance en nous. Par la lumière, ce n'est pas aujourd'hui que nous lui feront regretter, car ce soir elle guidera vos lames et protégera vos armures. Mes amis, louez la force de la lumière car elle vous aidera en retour.
En chœur dans une sorte de murmure sourd, les combattant reprirent " Gloire à la lumière ".
Tous se levèrent et prirent le chemin de leur destin.
Pierre indiqua aux assaillant un accès sûr vers la porte arrière du château, et ils ne rencontrèrent que 2 pauvres gardes de Sonnersee, qui n'eurent guère le temps de se rendre compte de ce qui leur arriva.
Pourtant alors que tout semblait se dérouler à merveille et que déjà bon nombre des assaillants avaient pénétré dans la cours du château, un cri d'alarme résonna dans la nuit.
Déjà un carreau venait de frapper le bouclier de Briskhaven et d'autre commencèrent bien vite à pleuvoir sur ses hommes.
" Au muraille, tuez ces archers. "
Les hommes s'égaillèrent par petits groupes, dispersé par la nuit.
Pierre de Beaumont était au côté de Greybeard et de Briskhaven.
" Conrad donne-moi une arme que je puisse me défendre, je t'en prie… "
Déjà 3 hallebardiers de Sonnersee se dirigeait vers eux. Briskhaven hésitait, il se tourna vers Greybeard qui hocha la tête en forme d'assentiment. Il prit sont épée à deux mains et la tendit à Pierre qui s'en saisit. Aussi vite il se remit en garde et reçu le premier coups de l'hallebardier.
Pierre frappa de toute ses forces et la hampe de l'arme d'Hast se brisa. Greybeard lança un sortilège et l'un des garde s'arrêta frappé d'une stupeur magique.
Briskhaven frappa le troisième assaillant de son bouclier en esquivant l'hallebarde, et ensuite l'acheva d'un coups d'épée entre les côtes.
Les trois hommes dirigèrent leur coups sur celui qui n'avait plus d'arme il s'écroula quelques instant plus tard. Le paralysé ne demanda pas son reste et s'enfuit dans la nuit.
Alors que la situation était loin de s'y prêter, Briskhaven, Beaumont et Greybeard s'accordèrent un sourire, retrouvant dans leur souvenir leur complicité du combat.
Partout le combat faisait maintenant rage, mais l'issue était des plus incertaine, les hommes de Briskhaven en infériorité numérique bénéficiaient encore un peu de la surprise mais cela ne durerait plus longtemps….
La prise du fort par Sonnersee avec l'aide des Krishak n'avait pas duré 15 minutes, mais après avoir savouré cette facile victoire, il avait déchanté en constatant que le comte de Harkt n'était plus dans sa chambre. Koufir avait eu beau lui répéter que Harkt n'était pas important, et qu'il avait probablement fuit, il sentait que les choses commençait à lui échapper.
Ce sentiment, se trouva grandement amplifié à mesure que les nouvelles de Frassenois et Beaumont tardaient à venir.
Et maintenant, voici que l'alerte venait de se déclencher, quelqu'un les avait trahis, ou alors ce Briskhaven était protégé par la Lumière.
" Que va t on faire Magister Koufir " la voix du Baron était chargée de peur.
" Douteriez-vous de la puissance du maître ? tout cela était écrit, n'en doutez pas " Les paroles manquaient toutefois de leur habituelle fermeté et d'un soupçon de doute peut-être.
" Baron, vous allez amener Briskhaven ici, arrangez-vous pour cela. "
" Mais comment ? "
" Avec ceci ", il se tourna vers le garde qui était dans la pièce. " Likh ma nErty "
Rapidement le garde sembla se disloquer, puis le corps du Krishak apparu. Quelques instants plus tard à la place du Krishak se tenait une superbe Sarrasine.
" Je vous présente Salindra, la fiancée du Chevalier, faites en bonne usage "
Sonnersee reprit de l'assurance et faisant un signe à 'Salindra', ils sortirent ensemble vers la cours du château.
" Je vais préparer la cérémonie. Hâtez-vous Baron, le maître n'aime guère attendre "
Dans la cours le combat commençait a s'essouffler, les hommes de Sonnersee s'étaient retranchés dans la tour de garde principale. Et les compagnons du chevalier Briskhaven n'était pas assez nombreux ni suffisamment équiper pour donner l'assaut.
Lentement le calme retomba sur le château, Briskhaven rassemblait ses hommes.
" 12 hommes valides Chevalier " dit le sergent Divineright, " les autres sont trop gravement blessés "
" Combien de pertes ? "
" 8 morts chez nos hommes et nombres de blessés, mais plus de 30 chez nos ennemis "
" La victoire sera notre mais a quel prix… "
" Je vais parler aux hommes retranchés dans la tour de garde, je suis sur qu'il se rendront. "
Le chevalier Briskhaven s'avança au centre de la cours
" Homme de Sonnersee, vous n'êtes plus qu'une poignée et les renforts de notre bon roi Uther vont bientôt arriver, rien ne sert de donner votre vie pour des traîtres aux royaumes, rendez-les armes. "
Un silence de quelques secondes précéda, l'apparition du Baron de Sonnersee aux rempart donnant sur le dongeon.
" Je doute fort que cela soit ce qui va se passer Messire Briskhaven "
D'abord surpris, le chevalier fit face au Baron.
" Tiens Baron, je n'espérais pas vous voir, je croyais que vous aviez déjà fuit, la queue entre les jambes comme le stupide roquet que vous êtes. "
Les lèvres du Baron blanchirent et un léger tic facial remplaça l'éternel sourire qu'il arborait. Mais cela ne dura qu'un instant car rapidement le sourire revint de plus bel et encore plus carnassier et moqueur qu'à l'habitude.
" Non Chevalier, je suis ici avec mes hommes, et nous allons tous fêter votre défaite. Car vous allez rendre vos armes, vous et vos hommes. "
" Vous êtes vraiment stupide Baron pourquoi rendrais-je les armes ? "
" Pas pourquoi Messire, mais pour qui ? " le baron fit un geste vers la porte qui était proche de lui. Un garde apparut tenant le bras d'une jolie sarrasine.
Le chevalier Briskhaven resta muet un long moment.
" Salindra !!!!! "
" Et oui chevalier, Salindra " il fit un geste et le garde emmena la prisonnière.
" Mais Comment ?…. "
" Pas de comment chevalier, je vous laisse 5 minutes pour laisser vos armes et vous rendre. "
Briskhaven perdait pied, comment pourrait-il trahir Salindra.
" Baron, épargnerez-vous mes hommes ? "
" Je vais même faire mieux que cela, si vous venez jusqu'à moi seul, je les laisserai repartir. Mais vous devrez me promettre qu'ils n'interviendront pas "
Un peu plus loin Greybeard s'apprêtait à lancer un sort, mais Divineright l'en empêcha, " Non pas maintenant, il pourrait tuer Salindra "
" Par la lumière, il paiera sa forfaiture. "
" Je reviens Baron, laissez-moi parler à mes hommes "
" Faites… "
Le chevalier rejoint ses compagnons. Sur les visages on lisait des sentiments mêlés et partagés entre la compassion et la colère.
" Mes amis, j'ai donné ma parole, je vous demanderai de quitter le château en m'y abandonnant, je suis sur que Sonnersee ne s'intéressera pas tout de suite à vous. J'ignore pourquoi il souhaite m'avoir à sa merci, mais sachez que je ne veux pas qu'une rançon soit payée pour moi. "
" Mais, Conrad… "
" Robert, je t'en prie, ne rend pas les choses plus difficiles, Salindra est entre leur mains, j'ignore pourquoi ni comment, j'ignore même ce qu'il me veulent mais la seule chance même infime que nous ayons de la sauver est que je m'y rende seul. "
" Je t'accompagne " dit Pierre de Beaumont
" Tu m'as trahis une fois, cela ne te suffit-il donc pas ", puis apercevant les larmes dans les yeux de Pierre, son ton s'adoucit " Enfin, vient si tu veux, je ne peux t'en empêcher, si vraiment tu aimes Salindra, je sais que mes paroles ne te retiendront pas. "
Des murmures parcourait les rangs des compagnons du chevalier, nombres d'entre eux étaient prêt à sacrifier leur vie pour aider Briskhaven.
" Maintenant partez, je vais attendre encore une minute que vous vous soyez suffisamment éloigné pour me rendre à la tour
Les compagnons de Briskhaven déposèrent leurs armes et se dirigèrent vers la sortie arrière du château, emmenant avec eux les blessés.
" Robert, si je meurs, dis au roi ce qui c'est passé ici et demande que je sois vengé, pour l'histoire de Pierre, je te laisse seul juge. "
" Bonne Chance Conrad, la lumière te protége "
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9ème épisode
Les deux hommes observaient Greybeard qui s'éloignait avec les chevaliers, la plupart étaient blessés, et les plus valides aident les autres en les portant.
"Pierre, même si je ne pourrais probablement jamais oublier ta trahison, saches que je ne ferais rien pour t'empêcher de partir"
"Non Conrad, je dois payer pour ma forfaiture, il est de mon devoir de t'accompagner, et puis il ne s'attendra probablement pas à me voir."
"Encore une fois Pierre, rien ne t'y oblige…"
"Il faut croire que si… " Pierre avait ramassé une corde et la tendait à Briskhaven. "Lies-moi les mains, tu pourras essayer de te servir de moi comme monnaie d'échange, je sais que ma vie ne leur est probablement que de peu d'importance, mais cela me permettra peut-être de m'approcher suffisamment pour tenter quelque chose."
Briskhaven lia les mains du chevalier de Beaumont et glissa une dague dans sa botte. "Je n'aime guère ce genre de fourberie, mais face à Sonersee, je n'aurais aucun scrupule".
Le prêtre et les chevaliers venaient d'atteindre le petit bois à 1500m du château.
"Nous allons rester ici, Sergent, je sais que nous avons promis au chevalier Briskhaven de ne pas intervenir, mais rien ne m'empêchera de rester à portée de vue du château.
"C'était aussi mon intention, mon père, de plus si d'ici une vingtaine de minutes, nous n'avons pas de nouvelle, je me propose d'aller jeter un coup d'œil discret…"
"Naalh Sharr Dominam" Les paroles venaient de résonner, glaçant les sangs. Rapidement suivie par le cri d'agonie de plusieurs chevaliers.
Au milieu des survivants trois Krishak venaient de reprendre leur forme naturelle et d'égorger chacun un chevalier. Un vent de panique parcouru la petite troupe.
Seul Divineright et Greybeard semblaient vouloir réagir.
"Luminam Acta" Un ray de lumière parti de la main du clerc et vint éclairer son arme qui en devint bénite.
"Pour Albion, aux armes amis et compagnons Sus aux démons."
La lame de Divineright décrivit un arc de cercle tranchant en profondeur les chairs de la créature.
Les Krishak se jetaient impitoyablement sur les soldats, les déchiquetant de leur griffes et de leurs crocs.
Divineright avait pris la mesure de l'un d'entre eux. Le combat était acharné, mais l'homme semblait capable de vaincre surtout que Greybeard avait fait appel aux faveurs de la lumière pour le sergent.
De leur côté les quelques hommes valides essayaient vainement de protéger les blessés.
Greybeard lançait sortilège après sortilège faisant appel à la guérison divine mais une telle utilisation d'énergie ne pourrait durer que quelques minutes.
"Kaaalt am Söen, créature du diable", une hache s'abattit lourdement dans la tête d'un des Krishak faisant craquer les os de son crane.
Un géant viking venait d'entrer dans la danse, tuant la créature qu'affrontait le sergent Divineright. La Hache brillait de mille feux, et une aura de flamme semblait entourer le guerrier du Nord.
Même si l'une d'entre elles était défaite, la victoire était encore loin, Greybeard devait maintenant s'appuyer à un arbre tant la magie employée l'avait épuisé. Et Divineright soufflait maintenant comme un soufflet de forge essayant avec difficulté de récupérer après le combat qu'il venait de mener. Les deux Krishak restant distinguant en ce renfort, une menace réelle venait de faire demi-tour pour détruire celui-ci qui avait défait l'un des leurs.
Les créatures approchèrent lentement observant leur adversaire, le jaugeant. Durant ce temps les quelques survivants essayaient d'aider les blessés en les aidant à s'éloigner du champ de bataille.
Soudain l'attaque vint, rapide et vive, les deux Krishak bondissant presque simultanément. Thorvald eut à peine le temps de se mettre en garde pour recevoir la charge.
"Pyros Shaam", une boule de feu venait de jaillir cueillant l'un des krishak dans son élan et le faisant rouler à quelques mètres. Thorvald reçut le second avec un coup de hache, mais la bête réussit quand même à plonger ses crocs dans l'épaule du viking causant une blessure profonde.
"Décidément, je dois avoir vocation de vous soigner mon ami" Une douce main se posait sur l'épaule de Korben Divineright dont le corps se nimba d'une couleur bleutée. La fatigue disparaissait rapidement et l'énergie revenait dans son bras endolori. Il sourit à la moniale qui lui avait déjà sauvé la vie quelques jours auparavant et repartit pour épauler le viking contre les créatures abyssales.
Le combat reprit de plus belle, Korben et Thorvald frappant de toutes leurs forces pour écraser la créature mais celle-ci n'avait pas encore rendu les armes.
Le second Krishak, se releva, l'impact de la boule de feu, l'avait étourdi mais la vie était encore très forte en lui et il se jeta vers les buissons d'où le sort était parti, espérant faire payer cher les brûlures qu'il avait encourues.
Louverius lança une imprécation à la terre lui ordonnant d'emprisonner la créature mais celle-ci n'en fut qu'à peine ralentie. Bientôt elle fut sur lui, décochant un coup de griffe son visage. Heureusement le coup rencontra un bouclier magique. Le thaumaturge reculait, conscient que ses défenses magiques seraient dorénavant inutiles. Le krishak plongea vers Louverius pour le mettre à mort, mais un bouclier arrêta l'élan de l'animal.
"Reculez mage, je vais tenter de le retenir du mieux de mes maigres moyens" Le conte de Harkt s'était interposé et faisait maintenant face au Krishak, tentant tant bien que mal de bloquer ses coups.
De son côté, Greybeard avait quelque peu récupéré et voyant que la moniale s'occupait maintenant des blessés, vint joindre ses forces à l'affrontement.
Lentement mais sûrement les forces du Krishak baissait face aux deux combattants expérimentés qu'étaient Korben et Thorvald et quand le prêtre fit appel à la foudre divine, la créature s'écroula dans un dernier hurlement.
Moins d'une minute plus tard le dernier Krishak rendait son dernier souffle sous les assauts conjugués des vaillants combattant d'Albion, la moniale s'étant même jointe au combat, frappant de violents coups de son bâton ferré.
Au bruit et à la fureur du combat succéda un silence lourd, la forêt elle-même semblait respectueuse, honorant ainsi les combattants qui venaient de tomber. Seul les murmures des prières et des incantations de guérison troublaient cette quiétude.
La bataille avait pris un lourd tribut, le sergent ne pouvait plus compter sur aucun de ses hommes, 6 d'entre eux étaient morts et les autres trop gravement blessés pour continuer de combattre dans l'immédiat.
Le conte de Harkt prit la parole.
"Nous sommes arrivés à temps, n'est-ce pas ?"
"Effectivement, sans vous, je crains que nous ayons fini comme nourriture pour corbeau" répondit Korben.
Louverius eut un sourire vers le conte. "Conte, vous oubliez que sans notre rencontre, vous seriez certainement à vingt lieues d'ici, à l'abri dans une auberge"
"Hé bien à vrai dire, …, enfin ce qui compte c'est que nous soyons arrivés à temps, et là je pense que vous ne me direz pas le contraire."
Greybeard qui était resté muet jusque là releva la tête "Les morts que nous prions maintenant vous le diront peut-être Conte, mais qu'est la parole d'un mort ?"
"Je…je vous demande pardon vous avez raison, l'heure n'est pas à la fanfaronnade." Le conte de Harkt baissait maintenant les yeux.
"Mais ou est Briskhaven ?" S’enquit le mage.
Tuk Greybeard entreprit de relater rapidement les événements des dernières heures.
Louverius attendit la fin du récit et se leva. "Mes amis, nous devons aller au château et les aider ?"
"Mais comment ? Ils tueront Dame Salindra, ou pire ?" Répondit le sergent Divineright.
"Thorvald et le conte sont sortit par une porte dérobée, nous allons l'utiliser pour y retourner. Le temps presse."
"Le temps presse ? Vous semblez savoir des choses que nous ignorons?" Releva Greybeard.
"Je me suis rendu près d'un nexus de magie avec Dame Nemea, et je suis entré en contact avec Avalon, pour leur faire un rapport, j'ai reçu leur aval pour vous aider, mais surtout pour mettre en garde Briskhaven, le chevalier revient toujours au centre des visions de nos devins. Il semblerait qu'il ait un rôle à jouer dans le retour d'une créature abyssale sur terre. De plus, un événement étrange est survenu à la cours de notre roi, Dame Salindra, la fiancée du chevalier, a disparu depuis 3 jours, on a retrouvé ses dames de compagnie égorgées ainsi que 2 gardes, le roi lui-même a demandé une enquête. Le conseil des mages l'a dès lors avertit des visions, et l'a instruit au sujet de Briskhaven. Le roi est parti, il y a 2 jours avec une dizaine de chevaliers, il sera là dans quelques heures."
"Le roi ici ?"
"Oui, et à l'encontre de ses conseillés et mages, il n'a rien voulu savoir, et vient lui-même tirer cette affaire au clair. Nous redoutons maintenant que le roi lui-même soit en danger. Nous nous devons d'agir vite et de finir cette affaire au plus vite."
"Hâtons-nous alors, Messire Harkt, montrez-nous cette entrée", Tuk Greybeard avait ramassé ses armes prêt au combat.
"Dame Nemea, je vous prie de rester auprès des blessés, je ne doute point de vos compétences, mais vous êtes la mieux placée pour aider nos soldats, et de plus, si vous pouvez arrêter le roi et le prévenir, vous serez à même de 'l'informer."
"J'ai peine à vous laisser partir seul, mais je connais mon devoir" répondit la moniale.
Le Conte de Harkt avait lui aussi repris sa lame et son bouclier. "Thorvald ouvre nous la route".
Ils se mirent en route, prêt à affronter leur destin.
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10ème épisode
Un peu plus loin dans le château, Pierre et Conrad essayaient eux aussi de survivre….
Pierre s'avançait vers la tour suivit du chevalier Briskhaven, il ne savait trop si ses gestes étaient inspirés par l'amitié qui le liait à Conrad ou si c'était son amour pour Salindra qui le guidait. Il n'était pas l'heure de se poser des questions de toute façon.
Conrad s'arrêta au pied d'escalier menant au donjon.
"Baron, mes hommes s'éloignent et je suis venu me rendre"
La porte s'ouvrit laissant place à Sonersee.
"Hooo, mais je vois que vous avez amenez de la compagnie, Comment allez-vous Chevalier de Beaumont ?"
Conrad ne laissa pas le temps à Pierre de répondre.
"Il est mon prisonnier, Baron, nous avons découvert sa forfaiture, ainsi que la votre. Je suis prêt à négocier sa libération contre celle de Salindra"
Tout en parlant Briskhaven avait poussé Pierre et ils s'étaient tous deux remis en mouvement s'approchant du Baron de Sonersee.
"Une monnaie d'échange, intéressante proposition que voilà, approchez donc que nous puissions en discuter de manière plus approfondie."
Bientôt les deux chevaliers furent en haut de l'escalier, à quelques pas du Baron. Déjà Conrad avait relâché la tension de la corde pour faciliter les mouvements de Pierre. Mais l'heure n'était pas encore à l'action, il fallait d'abord qu'il découvre ce qu'ils avaient fait de Salindra.
Sonersee ouvrit la porte de la tour, et laissa le passage aux deux hommes qui se mirent en route immédiatement.
"Ainsi, vous vouliez échanger ce bon chevalier contre dame Salindra, voilà qui pourrait changer la donne effectivement".
Pierre venait d'arriver à l'entrée de la porte et faisait face au Baron.
"Toutefois, je n'aime guère que l'on change les termes d'un marché sans m'en prévenir alors…"
Le bras Sonersee se détendit, dans sa main un long poignard. Pierre n'eut pas le temps d'esquisser un geste, la lame lui transperça les entrailles. Conrad resta pétrifié.
"Alors disais-je, je vais rétablir le marché originel, Chevalier Briskhaven, il semble que votre monnaie d'échange ait perdu énormément de valeur depuis quelques secondes". Lentement le corps du chevalier de Beaumont se recroquevillait, s'écroulant finalement sur le sol.
"Pierre…." Briskhaven avait maintenant la main sur son épée.
"Tut tut, chevalier, pas de geste inconsidéré, sinon plus de Salindra" Le sourire de Sonersee renforçait en Conrad l'envie de le tuer sur place comme un porc qu'il était.
"Mais ne restez pas là, chevalier, il fait froid"
Lentement Conrad se remit en route, bien que Pierre l'eut trahi, il ne pouvait lui souhaiter une telle mort, les mains liées dans le dos comme un chien.
Les deux ennemis grimpaient maintenant l'escalier de la tour et prenaient la direction de ce qui était la chambre du Conte de Harkt.
La chambre du conte avait bien changé, en moins d'une heure Koufir avait transformé ce petit intérieur confortable en un lieu de culte démoniaque.
Lorsque Briskhaven y pénétra, il eut grand mal à ne pas faire marche arrière.
Les meubles avaient été poussés dans un coin et empilé les uns sur les autres.
Au centre de la pièce on avait tracé un immense pentacle, la couleur ou plutôt le sang, comme le laissait penser l'odeur, en été encore fraîche. Des chandelles noires étaient disposées aux 5 branches. Au centre Koufir avait revêtu des vêtements que Briskhaven ne lui connaissait pas. Une bure de lin sombre, et des bracelets d'argent. Il psalmodiait lentement des paroles impies qui blessaient les oreilles ses oreilles.
"Liberis Naalh Sharr…
Naalh Sharr Daemon, Naalh Sharr Masterr, Naalh Shar Dominam, Liberis Naalh Sharr"
Autour de lui 2 acolytes vêtu d'un simple pagne de peau et dégoulinant de ce qui ne pouvait être que du sang répétaient les paroles de Koufir.
Le tableau était complété par un Krishak, cette créature des enfers ressemblait à un chien de par sa morphologie, mais des dents et des griffes de prêt de 10 cm laissaient entrevoir qu'il serait difficile de le dresser.
Même le baron de Sonersee ne semblait pas à l'aise. On pouvait sentir que cette cérémonie n'était pas non plus pour le rassurer.
Soudain Koufir, se tût semblant apercevoir le chevalier Briskhaven.
"Bienvenue Chevalier, content que vous ayez accepté notre invitation"
Conrad cherchait Salindra dans la pièce. "Ou es Salindra ?"
"Tout prêt Chevalier, mais donnez-vous la peine d'entrer."
Sonersee fermait la porte derrière Briskhaven qui s'avança, la main sur l'épée vers Koufir.
"Ou es Salindra, Eclaireur, dis-le moi ou je…."
"Ou ? Vous me tuez Chevalier " Koufir sourit. "Vous oubliez que c'est moi qui ai les atouts, votre main est vide."
Le chevalier défiait toujours l'arrogant sarrasin.
"Il nous proposait une monnaie d'échange en la personne de Pierre de Beaumont, Magister, mais je crains qu'il ait trébuché sur ma lame avant de pouvoir être à même de participer au marché" ajouta Sonersee en souriant.
"Il est mort ? … Bien, un problème de moins, il aurait fallu le tuer de toute façon"
Le magister Koufir s'éloignait du chevalier, pour finalement se trouver près de la fenêtre.
"Vous vouliez voir votre Salindra, approchez donc chevalier."
Conrad fit les quelques pas qui le séparait de Koufir, mais avant d'avoir pu le rejoindre ce dernier se retournait
"Naalh Daaarnam". Les pieds de Conrad furent comme soudés au sol, il ne pouvait plus bouger. Il dégaina sa lame, mais il se trouvait loin d'une cible. En plein centre du pentacle.
"Traître, fourbe, tu m'avais déjà en ma possession et voilà maintenant qu'il te faut en plus…. Si ce n'est ma vie que tu peux prendre dis-moi au moins ou est Salindra"
"C'était et cela est toujours mon intention Chevalier" et se retournant vers le Krishak "Krishak, sho Kha Salindra".
Sous les yeux épouvantés de Briskhaven, le Krishak pris la forme de sa bien-aimée, elle semblait plus que réelle, ses yeux, sa bouche et ses longs cheveux natté.
"Lec Sho"
Salindra se releva et voyant Briskhaven se jeta sur lui. Le chevalier la prit dans ses bras tout en continuant de menacé de son arme, le magister.
"Salindra, tu n'es pas blessée"
"Tu es vraiment naïf Briskhaven…. Sho Krishak Sho Salindra"
Soudain Briskhaven vit le visage bestial du Krishak dans ses bras. On l'avait trompé, Salindra n'était pas ici, Il repoussa la créature d'un coup, la frappant avec le pommeau de son épée, elle s'écroula sous le choc, un peu de sans coulant de sa face. Le chevalier leva son épée pour le coup de grâce, mais une force retint son élan. Il tourna les yeux vers Koufir qui semblait heureux de la tournure des événements et enfin il comprit.
"Koufir, Sale porc, que tu sois maudit" Et d'un geste il expédia son épée tel une lance sur Koufir. Ce dernier tenta d'esquiver mais reçu malgré tout la lame au niveau du visage. La blessure était sans gravité mais elle rompit la concentration du magister.
Au pied de Briskhaven apparut Salindra bâillonnée. L'illusion avait cessé, ses pieds également n'avaient plus d'attache. La sarrasine avait une grosse ecchymose à la tempe et avait perdu connaissance. Le paladin se pencha pour vérifier ses blessures et se releva en dégainant sa dague prêt à se défendre et surtout à se venger.
Les deux acolytes approchaient et Sonersee avait dégainait son épée.
"Non" Koufir était de nouveau debout.
"Luminam" les 5 chandelles prirent flammes.
"Je vais te faire payer tes tours de magie" Déjà Briskhaven se précipitait vers Koufir mais avant d'avoir fait un second pas, il s'écroulait en hurlant de douleur se tenant la tête. Le hurlement se poursuivit pendant de longue minute, alors que Briskhaven se tordait de douleur, de la bave coulait de sa bouche et son corps se tordait dans des positions impossibles.
Sonersee observait la scène, la peur se lisait dans son regard.
"Mais…."
"Ne vous inquiétez pas Sonersee, j'ai du légèrement modifier le plan mais je suis sur que nous pourrons le poursuivre"
"Vous aviez dit qu'il fallait que Briskhaven tue Salindra pour que le maître puisse prendre possession de lui."
"Je sais mais il l'a frappée et donc son cœur a pris un instant la noirceur, ensuite sa haine envers moi était très grande, je ne doute pas que le maître trouvera en cela de quoi faire son nid et conquérir l'âme de Briskhaven, cela sera un peu plus long et probablement plus douloureux."
Koufir épongea le filet de sang qui coulait de son visage meurtri "Et que cela soit douloureux, nous nous en moquons et même je préfère"
Koufir sourit. Il regardait Briskhaven donc le corps arc-bouté semblait tendu à se briser.
Dans le couloir sombre du passage secret, Thorvald menait les compagnons une torche en main. Soudain, un cri presque inhumain retentit.
"C'est Briskhaven, j'en suis sur" cria à son tour Greybeard.
"Courrons Thorvald, il est peut-être déjà trop tard" reprit Louverius.
Thorvald reprit sa progression dans le couloir et s'engagea dans l'escalier étroit tentant d'accélérer le pas.
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11ème épisode
Sonersee éprouvait maintenant les pires difficultés à ne pas montrer sa peur et chaque fois que son regard croisait celui de Koufir, il ne pouvait que redouter encore plus ce que le destin allez lui réserver. Lentement, il commença par s’écarter de la scène et d’approcher de la porte.
C’est là qu’il entendit les bruits provenant du mur latéral, ensuite il distingua la poussière qui se dégageait lentement des interstices du mur. "Un passage secret" pensa t il immédiatement. Rapidement il se dissimula derrière le coin du mur hors de vue des nouveaux visiteurs et essaya d'attirer l'attention de Koufir. Mais ce dernier avait trop à faire caressant les cheveux de Salindra tout en souriant du spectacle qu'offrait son visage décomposé à la vue d'un Briskhaven souffrant mille peines.
Salindra souffrait-elle aussi de mille morts, son aimé hurlait de douleur, son corps s'arc-boutait d'une manière effrayante. Ses pensées étaient mêlées d'horreur et de dégoût, les mains qui la caressaient étaient celles de son ravisseur, ou plutôt celles du maître de ses ravisseurs, ces horribles créatures des Enfers, les Krishak qui avait tué sa suite et ses gardes il y a quelques jours.
Elle aurait voulu prendre la place de Conrad, lui qui été si doux et si tendre, pourtant elle se savait aussi porteuse d'une autre vie et il lui fallait également la protéger, si seulement elle pouvait parler, elle lui dirait la vérité sur son enfant lui offrant une force sans nulle pareille pour combattre le démon. C'est à ce moment là qu'elle entendit le cri féroce du géant Viking.
"Söld Firm, chien de démons" franchissant en tête la porte secrète le géant viking se lançait vers le premier des acolytes de Koufir, sa hache décrivant un large arc de siècle cueilli ce dernier à la base du coup, libérant son corps du poids de sa tête. Un jet de sang vint frapper le plafond ajoutant à l'horreur de la scène.
Derrière Thorvald surgissait Greybeard, qui dès qu'il eut repris son souffle commença une imprécation à la lumière.
Divineright arrivait lui aussi au niveau de l'ouverture, sa lame à la main mais il ne put franchir le seuil, surgissant de sa cache Sonersee le frappa violemment au visage avec son gantelet le faisant basculer dans l'étroit escalier emmenant avec lui dans sa chute Louverius et le comte de Harkt.
De son autre main armée d'une épée il trancha la cuisse de Greybeard. La douleur lui faisant cesser son sortilège. D'un pas il fut sur le pauvre prêtre lui attrapant la gorge et s'en servant d'un bouclier face au viking. "Lâches ton arme Thorvald ou je le tue"
Thorvald hésita face au second acolyte et cela lui fut fatal, ce dernier utilisant un pieu lui transperçant la poitrine. Le viking s'écroula le regard incrédule, essayant vainement de retenir le sang qui s'écoulé de la blessure. Pourtant toute vie ne l'avait pas quitté et rassemblant ses dernières forces, lâchant sa hache arracha le pieu de ses entrailles pour le retourner sur son agresseur lui transperçant la gorge.
Koufir revenait de sa surprise, lâchant les cheveux de Salindra, il s'approcha du viking qui agonisait le poussant du pied pour le retourner.
"Magister dois-je tuer le prêtre" Sonersee avait la lame de son épée contre le coup de Greybeard. ?"
"Non, pas tout de suite, il risque de revenir et tant que le prêtre est entre nos mains ils ne tenteront plus rien"
Koufir retourna s'asseoir prêt de Salindra, en observant Briskhaven dont les convulsions devenaient moins violentes.
"Cela ne devrait plus durer très longtemps Sonersee, notre maître contrôle presque Briskhaven"
En bas de l'escalier dissimulait, Divineright avait repris ses esprits, ainsi que Louverius. Le comte de Harkt avait la jambe cassée et avait perdu connaissance.
Louverius lança un sortilège rendant invisible les deux hommes.
"Allons-y tant que nous le pouvons encore"
Les bannières flottaient au vent, et le bruit des destriers faisait fuir toutes les créatures à 5 lieues à la ronde.
Encore une fois, pour montrer toute sa détermination, Arthur se leva sur ses étriers sans même ralentir sa course, et il se retournait pour voir si les chevaliers maintenaient ce rythme.
Il fallait bien du courage aux hommes ainsi qu'aux chevaux, car depuis le matin, le roi ne leur avait accordé que 2 courtes pauses de 30 minutes.
"Nous serons bientôt sur place mes frères" dit le roi.
"Gardez-vous et prenez formation"
Au loin la tour du château de Harkt était visible à peut-être 2 kilomètres
Un corbeau s'envola au passage de la troupe et fondit à tire d'aile vers le castel.
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12ème épisode
Tout en tenant Greybeard, le Baron de Sonersee, s'approcha de l'entrée du passage.
Il plissa les yeux, mais la noirceur des lieux et l'exiguïté des escaliers, ne lui permettait pas de voir la moindre chose
"Qui que vous soyez en bas, je vous enjoins à ne plus chercher à monter ici, j'ai capturé le père Greybeard, et je n'hésiterai pas à le tuer à la moindre tentative"
Aucune réponse ne vint, seul quelques bruissement dans le fond des escaliers et un léger gémissement plaintif.
Par sécurité, Sonersee, referma le passage, il fit assoire Greybeard, s'en servant comme bouclier entre lui et l'escalier.
En bas, malgré le couvert de leur invisibilité, ni Louverius, ni Divineright n'osèrent tenter quelque chose, la vie de Greybeard était en danger, finalement il décidèrent de s'approcher afin d'écouter et d'éventuellement saisir une occasion s'il elle se présentait.
"Mage, si rien ne se passe d'ici 5 minutes, je tenterais de faire diversion en venant de l'escalier principal, je pense que ma tentative sera vouée à l'échec, mais au moins, j'espère faire suffisamment de bruit pour que vous puissiez intervenir à partir d'ici." Chuchota Divineright.
"Oui sergent, je pense que cela sera notre seule solution, le temps presse, je n'entends plus les cris de Briskhaven."
Koufir s'était approché de Briskhaven, les hurlements avaient cessé depuis quelques instants.
"Sonersee, je crois que nous allons pouvoir être bientôt récompensés".
Le Baron tout en gardant un œil sur son prisonnier, observait la scène.
Salindra avait de nouveau perdu connaissance, mais Briskhaven, semblait lentement se détendre, son corps reprenant des poses humainement accessibles
Koufir ouvrait maintenant une fiole contenant un liquide noirâtre, dont il déversa le contenu dans la bouche de Briskhaven. Le chevalier fut pris de convulsion pendant quelques instant, mais rapidement, sa respiration redevint posée et forte.
"Merci Serviteur" Briskhaven se relevait.
Koufir était à genou maintenant devant celui qui souffrait encore mille douleurs quelques minutes auparavant.
"Dominaar Naalsham Prince"
"Tu m'as offert un bon corps Koufir, il est vigoureux et dans la force de l'âge."
Le chevalier bougeait ses mains et son corps, comme s'il le découvrait pour la première fois.
"Avec ce corps, je vais pouvoir assouvir rapidement mes besoins, j'en suis sur, en plus il a le sang si doux.
Seul le visage de Briskhaven semblait toujours torturé comme en proie à une souffrance intérieure.
"Koufir, je vais enfin pouvoir reprendre ce que l'on m'a pris, enfin nous allons pouvoir rétablir notre hégémonie sur les terres d'Albion."
"J'ai un cadeau pour vous maître"
"Vraiment, tu me gâtes mon petit Koufir"
Le baron de Sonersee observait d'un œil méfiant Koufir. Il lui vint même la pensée qu'il pourrait être ce cadeau, qui sait de quoi se nourrissait ce prince abyssal, mais non, le sarrasin montrait la femme.
"Salindra, elle vous a été promise par le roi Arthur, n'est-ce pas amusant ?"
"Haa, je te reconnais bien là, Magister Koufir, je suis sur que le roi serait déçu, si je m'opposais à sa volonté. Qui suis-je pour m'opposer au roi Arthur. ?" La créature qui maintenant habité le pauvre chevalier Briskhaven se mit à rire. Un rire froid et glacial.
"Il est temps pour nous de nous éloigner, as-tu prévu une retraire ?"
"Oui mais il faut nous hâter mon maître, mes plans n'ont pas été une réussite parfaite et je crains que beaucoup trop de monde soit au courant."
"Allons Koufir, je me charge de la dame et nous partons sur-le-champ", déjà la sarrasine était sur l'épaule du démon, car c'est ainsi que nous le qualifierons maintenant.
Mais Koufir s'était arrêté, il observait maintenant l'oiseau noir qui s'était posé sur le bord de la fenêtre, leurs regards se croisaient, on pourrait croire qu'ils se comprennent pensa Sonersee.
"Maître, le roi arrive, il est aux portes du château avec ses chevaliers" Koufir s'était de nouveau jeté à genoux en prononçant ses paroles.
Le visage de Briskhaven se déformait comme s'il était de cire. Des sentiments contradictoires s'y lurent l'espace d'un instant, très vite remplacé par une grimace ou une autre mimique aussi horrible.
Enfin le visage repris une forme stable, bien qu'ajoutée de légers tremblements.
"Ce n'est rien Koufir, cela nous aidera à finir plus rapidement ce pourquoi, je suis revenu, je vais prendre le cœur d'Arthur et de ses chevaliers et je m'en trouverai d'autant plus fort."
La créature qui habitait Briskhaven semblait grandir en puissance, et le corps du malheureux chevalier était maintenant dressé et chargé d'une puissance impie.
Le prince des Abysses s'approcha de la fenêtre pour observer son ennemi. En bas les quelques hommes de Sonersee encore vivant avaient fui ou avaient rendu les armes laissant pour toute défense les portes du château. Le roi avait mit pied à terre.
"Sir Auric, prenez 5 chevaliers et allez nous couper un bélier dans la forêt"
"Bien, Mon Roi, j'entends et j'obéis" déjà je chevalier s'éloigné en courrant vers la proche forêt avec 5 hommes, non s'en avoir auparavant pris 2 haches"
"Arthur, dans la tour" s'était écriez le vieux sénéchal DeBers.
Le roi leva lentement la tête, pour distinguer le Chevalier Briskhaven en haut du donjon de Harkt. Un sarrasin se trouvait à ses côtés. Arthur sourit de voir son chevalier en vie.
"Chevalier Briskhaven, avez-vous oubliez toute étiquette que vous laissez votre roi, se morfondre face à une porte fermée" cria le roi d'une voix enjouée.
"Stupide humain, le chevalier Briskhaven n'est plus, ce que tu vois n'est que son enveloppe charnelle, tu t'adresses maintenant à ton nouveau maître, le prince Kryshak-Naalsam. Agenouilles-toi et ta mort sera rapide mortel !!!."
Le temps s'était comme suspendu, les visages du roi et de ses compagnons s'étaient figé, surpris, pourtant la voix ne pouvait leur laisser un doute, ce n'était pas celle du chevalier Briskhaven et ses paroles arrogantes étaient bien celle d'un prince des abysses.
"Créature rampante des profondeurs abyssale tu as trouvé le moyen de remonter de ton antre puant, alors moi, je vais te montrer comment rentrer rapidement en enfer." Le roi n'avait mis que quelques seconde à se reprendre et à crier cette réponse.
"Tu veux du combat Petit roi…. Ha ha ha ha…. Alors je vais t'offrir une mort digne de toi, tu finiras dans le ventre d'un de mes serviteurs"
Le démon abyssal se mis debout dans l'ouverture de la fenêtre, il était visible de l'ensemble des troupes du roi.
"Kryshak Rhisha, Krishak hory Knal Krishak" les paroles avait été prononcée avec force telle une prière. Un vent léger se leva, provenant de du château une brume se rependit lentement dans la plaine.
"Eclaireur Wilson, Abattez-moi cette créature impie" cria le sénéchal Debers.
Le jeune éclaireur accourut et pointa son arc vers ce qui fut un jour le chevalier Briskhaven.
Il prit un instant ajuster son tir, puis décocha sa flèche, elle fendit l'air vint se planter dans la gorge de Briskhaven.
"Haaargh " le démon avait reculé sous l'impact. Il prit la flèche de la main gauche et l'arracha d'un coup. De la main droite, il pointait un index vers Garreth Wilson, une aura rouge nimba l'éclaireur, et de tous ses pores du sang suinta, le malheureux hurlait en lâchant son arc tentant de retenir son fluide vital. En quelques instant, il fut à terre gravement touché, alors que dans sa tour le Prince Kryshak n'avait maintenant plus aucune trace de blessure.
"Vous allez tous mourir maintenant, et vous serez le premier repas de mes Krishak"
Le roi avait fait reculer ses hommes, les archers préparaient maintenant des traits et les chevaliers s'étaient mis en défense, le brouillard les entourait de toute part.
"Préparons-nous au pire mes amis, que la lumière nous garde" cria le sénéchal.
Soudain des dizaines de Krishak apparurent aux limites du brouillard entourant le roi et ses troupes.
Le roi dégaina son épée. "Pour Albion et la lumière, pas de quartier" Le roi chargé déjà la première créature, les paroles furent reprisent en cœurs par les combattants et tous chargèrent les Krishak.
Une mêlée mortelle et inextricable s'engagea. Les chevaliers du roi étaient tous de valeureux combattant, mais ils restaient peu préparé à combattre ses créatures.
La lutte était acharnée et nul n'avait un avantage.
Le prince Kryshak-Naalsham observait la scène avait délectation, il sentait les âmes des soldats terroriser et s'en nourrissait comme se nourrit de pain et de viande.
"Koufir, nous allons dominer le monde, tu seras mon prêtre et demain, nous commanderons des armées de centaines de Krishak."
"Oui Maître, puis-je attirer votre attention sur les hommes qui sont en la place, il semble qu'il soit toujours tout prêt"
Le prince ne quittait pas des yeux le spectacle qui se déroulait aux portes du château.
"Je te donne carte blanche tue-les rapidement ou mieux encore amènes-les moi que je les dévore."
Le baron de Sonersee tenait toujours Greybeard à sa lame, et la peur l'emplissait aussi, il risqua toutefois. "Grand Prince, j'ai déjà ici un présent sous la forme de ce prêtre de la lumière, je pense que tu seras heureux de boire à son âme."
"Oui Sonersee, amenez-le ensuite tu iras avec Koufir, et vous me rapporterez un dessert, Ha ha ha".
Sonersee amena le corps inconscient de Greybeard près de la fenêtre et l'y laissa. Il se dirigea ensuite vers l'entrée du passage secret.
"Koufir si vous pouviez vous assurer par un moyen magique que nous pouvons descendre ?"
"Bien sur" Koufir approcha et lança une courte imprécation, une explosion d'énergie violette engloba la cage de l'escalier secret pour se répandre jusqu'en bas.
"Voilà, la voie est libre" Koufir sourit "Après vous Sonersee" . Le baron s'engagea épée au point dans l'étroit escalier.
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13ème épisode
Louverius et Divineright écoutaient depuis de longues minutes, espérant avoir une opportunité d'agir rapidement, entre temps Harkt s'était déplacé contre le mur en bas des escaliers, se plaçant à l'abris sous l'escalier.
Heureusement que l'invisibilité lancée par Louverius fonctionnait, car lorsque Sonersee ouvrit le passage il n'eurent pas le temps de s'éloigner, et en voyant l'incantation de Koufir, ils n'eurent que le temps d'entrer dans la chambre, heureusement pour eux Sonersee leur avait laissé le passage redoutant la magie du sarrasin.
Une fois dans la place, ils purent juger des difficultés à venir. Thorvald et 2 autres corps semblait sans vie dans un coin de la pièce. Greybeard gisait inconscient aux côtés de Salindra non loin de l'ouverture de fenêtre où trônait le chevalier Briskhaven ou plutôt le prince Kryshak. Ce dernier semblait absorbé par le combat qui faisait rage devant le château.
Louverius chuchota à Divineright "Il faut protéger Harkt, allez-y Divineright, je vais essayer de nous faire gagner du temps, surtout ne vous préoccupez pas de ce qui adviendra de moi, si vous survivez au combat, emmenez Harkt hors du château"
"Bien Louverius" déjà Divineright s'engageait dans l'étroit escalier à la suite de Sonersee et de Koufir.
En bas, Harkt s'était redressé sur son épée pour faire face debout face au danger.
"Conte, je croyais sincèrement que vous n'auriez le courage de revenir après avoir fuit la queue entre les jambes avec votre compagne viking" cracha le baron de Sonersee, en apercevant Harkt appuyé à la muraille, le visage couvert de souffrance.
Le Conte d'un violent effort se redressa sur sa jambe valide et fit faire un moulinet à son épée en vue de trancher le cou à Sonersee. "Je vais vous faire ravaler vos paroles, bâtard"
Le baron para avec aisance le coup, et retourna l'attaque en fauchant du plat de l'épée la jambe d'appui du blessé. Harkt s'écroula face contre terre, lâchant son épée du même coup. Le baron s'approcha et plaça son pied sur la tête du conte, alors qu'il prenait son arme à deux mains pour l'achever. Un gargouillis lui fit suspendre son geste.
Le corps de Koufir achevait de tomber, laissant apparaître Divineright une épée ensanglantée en main.
"Pourceau de Sonersee, que dirais-tu d'affronter un ennemi qui n'est pas déjà à moitié mort ou agonisant pour changer, et surtout de l'affronter de face !!"
"Sergent, vous ne devriez pas me défier ainsi car c'est votre arrêt de mort que vous venez de signer. J'en suis bien triste car vous venez de me rendre un fier service en me débarrassant de Koufir, j'avais l'impression qu'il attendait le bon moment pour me faire disparaître, je n'aurais donc pas à le tuer moi-même." Le Baron releva son épée pour se placer en garde et recula vers la sortie afin de disposer de plus de place pour le combat. Au passage, il frappa Harkt avec sa botte et lui fit perdre connaissance.
"A tout de suite baron, mais d'abord je dois mater un rustre". Cette phrase n'était pas terminée, que le conte devait parer l'attaque violent de Divineright.
Rapidement ils se trouvèrent dehors au pied de la tours, les deux hommes frappez et parez tour à tour, seul le lourd bruit de leur respiration et l'éclat des armes s'entrechoquant semblaient percer le silence glacial émanant des brumes magiques entourant toujours le château.
A plusieurs reprise, les lames tranchèrent dans les chaires, mais ce n'était qu'estafilades et écorchures. A chaque fois, un peu d'énergie s'échappait de la plaie et bientôt, les coups s'espacèrent, les souffles s'approfondirent. Les deux combattants savaient qu'ils ne pourraient continuer indéfiniment à se battre, la fatigue les amènerait à faire une erreur, c'était inévitable. A ce petit jeu, ce fut Sonersee qui perdit patience et décida de finir l'assaut. Il se rua contre le Sergent lui assenant un coup très violent, l'obligeant à parer, sous le choc les deux armes se brisèrent. Sonersee lâcha son épée et finis sa charge, faisant tomber en le ceinturant Divineright. Les deux adversaires furent bientôt à terre liés dans une mêlée inextricable. Alors qu'il avait momentanément le dessus, le conte s'empara de sa dague et tenta de la planter dans le cou du sergent, celui-ci n'eut d'autre recours que de parer de sa main le coup mortel, la lame pénétra la chaire profondément mais fut déviée de son objectif. Sonersee sentait la victoire à sa portée, le sang de son ennemi coulait abondamment de la blessure. De nouveau il tenta de trancher la carotide, mais de sa main valide Divineright retint le bras armé. Les forces de Divineright déclinaient au rythme du sang qui s'écoulait de sa blessure. D'une ruade, le sergent se dégagea propulsant son adversaire à quelques mètres. Le baron se remit debout rapidement, alors que Divineright tentait toujours à quatre pattes de retrouver des forces.
La victoire était sienne pensa le conte, et il comptait bien la savourer. D'un violent coup de pieds il remit à terre le sergent.
"Alors petit soldat, tu croyais défaire un chevalier aussi facilement", Sonersee tournait autour de Divineright qui tentait de nouveau de se redresser. Un nouveau coup de pied encore plus violent vint cueillir le sergent au visage, lui faisant éclater la pommette.
"Je suis le Conte de Sonersee, et personne, non personne ne me jète un défi sans en payer le mot" le conte avait ponctué son discours de coups de pied et de talon au malheureux Divineright. Les sombres craquements laissaient présager que des os n'avaient pas résisté.
Après quelques coups supplémentaires, Sonersee s'arrêta quelques instants pour reprendre son souffle. Il eut un sourire mauvais en voyant que le sergent tentait encore une fois de se relever.
"Ainsi tu veux mourir debout, … He bien, je suis en chevalier et en tant que tel je suis magnanime, je vais donc te l'accorder."
Sonersee s'approcha du sergent et l'empoigna au col pour le relever face à lui. Les visages étaient proches de quelques centimètre, et tout en maintenant sa prise il approcha sa dague du cou.
"Sergent, tu as été fidèle à Divineright jusque dans sa mort car de Briskhaven, il n'y a plus qu'une coquille vide, alors te tuer c'est aussi un geste de misé… aaaarrhhhh."
Un peu de sang sortit de la bouche, le visage était figé par la mort et la surprise.
Lentement Divineright et Sonersee s'écroulèrent. Mais le sergent tenait la garde de son épée brisée toujours enfoncée profondément dans les côtes du conte. Sonersee n'était plus.
Il avait déjà vécu de tel moment quelques jours auparavant, le froid de la mort commençait à l'envelopper, l'artère sectionnée au niveau de son avant bras avait drainé ses dernières forces vitales. Pourtant il n'avait pas peur de mourir, il savait que par delà le voile de la mort il serait accueilli avec respect et honneur.
"Korben… Korben…" On prononçait son nom, quel honneur il était accueilli au sein de la lumière. "Korben….. Korben…."
Puis soudain il toussa avec violence et la douleur qui parcouru son corps lui rappela que seul un vivant peu souffrir ainsi, il ouvrit les yeux.
"Il est vivant, Soldat allez chercher une couverture." La douce moniale qui déjà lui avait sauvé la vie le regardait avec un regard mêlé de soulagement et d'appréhension."
"Daa…"
"Chut"
"Je.." Il sombra dans l'inconscience
Encore une fois cette femme lui avait sauvé la vie et encore une fois alors qu'il voulait la remercier, il perdait connaissance.
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14ème épisode
Louverius ne pouvait lancer un sortilège sans révéler sa présence au prince Krishak, il décida donc pour un plan des plus simples pousser Briskhaven par la fenêtre.
Louverius s'approcha lentement prenant un instant pour s'assurer que Greybeard et Salindra étaient en vie. Salindra était toujours inconsciente, mais le clerc refaisait surface et ouvrait les yeux. Redevenu visible, Louverius lui fit signe de se taire. A pas compté le mage avait rejoint l'embrasure de la fenêtre. Briskhaven/Krishak était là lui tournant le dos, trop occupé à savourer le combat que menait Arthur contre ses créatures. En un instant il posa son bâton sur le dos découvert et lui imprima une vive poussée, la surprise fut totale et le chevalier n'eut même pas le temps de réagir de la moindre manière, il n'esquissa même pas un cri, seul le bruit mat du corps s'écrasant dans la cours du château en bas de la tour vint confirmer que la poussée de Louverius avait eu le résultat escompté.
Le mage se précipita à la fenêtre pour découvrir le résultat de son assaut. En bas non loin de Pierre de Beaumont gisait aussi celui de Conrad Briskhaven. Louverius sourit et pensa "un bon plan est un plan simple" mais son œil décela un mouvement, la main du Prince Krishak se crispait, peut-être était-ce un réflexe post-mortem mais il ne pouvait laisser le doute.
A ses côtés Greybeard se redressait.
"Le démon est tombé dans la cours, mais je dois m'assurer de sa mort, prenez soin de Salindra et rejoignez-moi si vous le pouvez…Khri Levi" Le mage s'était jeté par la fenêtre et semblait flotter dans les airs, le sort de lévitation le maintenant. Modifiant mentalement les forces qui le maintenaient ainsi dans les airs il commença par défendre très vite, pour finalement ralentir et atterrir en douceur.
Plus de doute maintenant Briskhaven n'était pas mort, malgré l'angle horrible que faisaient ses jambes avec le reste de son corps, il semblait que la vie ne l'avait pas quitté.
"Flammae Cream, Flammae Cream, Animae Destructem" Une tornade de feu jailli des mains du thaumaturge, frappant le corps de Briskhaven, sortilèges après sortilèges, le mage faisait rejaillir de nouvelles flammes. Enfin, il prit une pause, les fumées se dissipèrent pour révéler le corps presque intact du chevalier. Il était agiter de soubresaut, et ses membres se raidirent soudain, les os craquèrent en tout sens, et les blessures apparente de la chute disparurent.
Louverius n'avait pas réagit, il restait pétrifié en voyant la créature se relever, et lui faire face, elle souriait.
"Tiens un mage d'Avallon, mal éduqué semble-t-il" Un dernier craquement ponctua cette phrase alors que le prince des abysses replacé son cou dans l'alignement de sa colonne vertébrale.
Louverius repris de son bâton de puissance à deux mains et commença une incantation.
"Stop", le mage avait cessé paralysait par la voix, non qu'il ait peur car il n’eneut été paralysait mais par la puissance des paroles.
"Tu m'as distrait un instant mage, mais j'ai autre chose à faire que m'amuser avec tes sortilèges."
Briskhaven enleva les lambeaux de vêtement carbonisés de son corps.
"Ne t'enseigne t on pas qu'un prince des à une immunité aux éléments ?", Le démon s'approcha du mage.
"Je suis le Prince Kryshak, et j'ai soif de pouvoir, le tien est raisonnable et je vais m'en nourrir."
Intérieurement Louverius tentait des incantations, forçait sa concentration pour pouvoir bouger, mais rien n'y faisait son corps était de pierre.
Posant sa main sur le front du mage le démon continua "Hum, délicieux, je sens une bonne énergie, tu vas m'offrir le moyen de refermer à jamais ce corps"
Louverius sentait comme un doigt qui farfouillerait son cerveau.
"Ton énergie sera probablement suffisante pour que je purge définitivement le cœur de mon hôte et le rendre aussi imperméable que le reste."
Le prince réunit les mains au niveau des tempes du mage, qui furent bientôt nimbée d'une aura verte.
Quelque instant plus tard, le mage s'écroulait mort.
Le corps de Briskhaven semblait encore plus grand.
"Conrad…" une voix faible appelait du haut des escaliers.
Briskhaven s'approcha de Pierre de Beaumont. "Encore en vie Pierre, ton énergie est grande mon ami…. Elle va m'être utile…" Briskhaven s'était penché sur le chevalier de Beaumont prenant sa tête au creux de son bras.
"Conrad… as-tu réussi ?" Souffla Pierre. "Les as-tu arrêtez ?"
"Ho oui j'ai réussi Pierre, mais ne t'inquiète plus pour cela, je vais te soulager" Sa main libre se posa sur le front du jeune chevalier et commença de se nimber d'un faible lueur orangée.
La vie quittait rapidement le corps et dans les yeux de Pierre ont pouvait lire qu'il venait de comprendre.
"Je deviens plus fort, Pierre, mon cœur devient de plus en plus fort, bientôt plus rien ne m'arrêtera"
"Craaaackkk" un éclair venait de frapper Briskhaven qui avait lâché du même coût sa proie et s'était redressé à peine ébranlé par le pouvoir divin.
Déjà un second éclair le frappait, son corps fumait et des traces rouges apparaissaient.
"Haaa mais que vois-je mon ami, mon confident, alors clerc on fait mumuse avec ses éclairs." Un troisième frappait à ce moment là. Mais le démon semblait à peine touché.
"Je suis devenu bien trop puissant maintenant tu ne peux rien contre moi, je suis ton nouveau maître et en tant que tel je t'ordonne de t'agenouiller"
Tuk lança son quatrième éclair, mais ne put continuer son incantation suivante, il se mit à genou incapable de tout autre acte.
"Voilà qui est mieux" Déjà le démon approchait heureux que sa nourriture vienne à lui, il n'avait jamais aimait chasser pensa-t-il en souriant.
"Conrad, je t'en prie, tu ne peux pas être totalement mort, Conrad" Salindra venait de surgir se plaçant entre Greybeard et le prince Krishak.
"Conrad, rappelles-toi, je suis Salindra".
Le visage du démon sembla en prise à des mouvements incontrôlés. "Hoo Salindra, je suis désolé…" une larme coulait du visage de Briskhaven. "Je ne peux contrôler mes actes, cette créature me possède, sans ton amour, mon âme aurait été totalement détruite par lui." Briskhaven tendit une main vers Salindra.
En larme la sarrasine prit la main du chevalier et s'approcha pour l'enlacer.
Le chevalier la prit dans ses bras. "Dommage que j'aie opté pour la carrière de Prince, j'eus fait un excellent comédien, tu ne trouves pas Salindra" reprit le démon d'une voix de nouveau clair et affirmée. Salindra tenta de s'écarter mais les forces lui manquait, l'espoir de revoir un jour Briskhaven venait de disparaître.
"Maintenant que j'ai récupéré ma bien-aimée, je lui demanderai d'être obéissante et de s'asseoir en attendant que mon repas soit terminé. D'une main il l'obligea à terre près du corps de Pierre.
Maintenant il est tant de finir ce brave prêtre, avec son énergie absorbée, je n'aurais plus à craindre personne.
Le démon posa les mains sur les tempes de Greybeard et la lumière mortelle entoura la tête du prêtre. Krishak avait les paupières fermées, ses sens tout entier tourné vers ce moment d'intense délectation.
A moins d'un mètre, le destin d'Albion se jouait peut-être. "Salindra écoutes-moi" murmura Pierre dans un souffle. "Conrad est mort, ce n'est plus qu'une enveloppe vide."
Salindra pleurait toujours et était comme prostrée regardant comme hypnotisée son ancien amant.
Pierre toussa et perdit un instant connaissance. A son réveil quelques instant plus tard, il sut que le temps comptait plus que tout maintenant, il réunit ses dernières forces, saisit la dague qu'il avait passée dans sa botte et tenta de se relever, mais il n'en avait plus la capacité.
Il prit alors la main Salindra et y mis la dague.
"Salindra, tu dois tuer cette créature, l'âme de Conrad, y est certainement enfermée, torturée, …"
La vie quittait inexorablement Pierre. Encore une fois il s'efforça de réunir son énergie. "Salindra seul le cœur de Conrad est fragile, la créature ne peut être touchée que par là, elle me l'a révélé"
Enfin Salindra portât les yeux sur Pierre et sur la dague.
"Tu dois lui enfoncer la dague dans le cœur, en tuant Conrad, tu le libéreras et tu lui offriras le repos qu'il ne connaîtra jamais sinon."
Lentement Salindra se remit debout et s'approcha de Briskhaven, elle lui pris la main interrompant ainsi son repas diabolique. Greybeard s'écroula libéré de l'emprise du démon mais très faible.
Les yeux de Briskhaven s'illuminèrent de fureur. "Je t'avais dit de ne pas m'interrompre" Briskhaven avait saisit la tête de la sarrasine entre ses deux mains. "Puisque tu ne m'as pas écoutait, je vais prendre un dessert sur ta personne" La lueur orangée commença à nimber les tempes de la jeune femme.
"Tu aurais du m'obéir, Salindra, tu n'aurais pas…." Briskhaven fit un pas en arrière lâchant sa fiancée. "Tu ne manques pas de ressource, mais un couteau ne peut tuer un démon" Le Prince prit la garde et l'enleva de sa poitrine.
"Je suis invincible, Salindra, totalement invincible, regarde cette blessure" il fit un geste des doigts et fit mine de les pincer comme pour la refermer.
Subitement, le visage du démon exprima la surprise, et de nouveau il repinça les doigts, pourtant la blessure restait au niveau du cœur, le sang continuant de s'écouler.
Soudain le corps de Briskhaven fut pris d'un soubresaut violent. "Nooooooonnnnnn"
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15ème épisode
(bientôt)